Tatiana Baumgartner à vif et sans fard

Une belle lumière d’hiver inonde la pièce. Assise sur le bord du canapé, occupée aux préparatifs de l’entretien, je suis interpellée par une qualité de l’espace, d’intimité subtile, jusque dans le grain de voix de Tatiana. Timbre calme, profond, où le silence entre à part égale avec le mot. Par sa présence, tissage de transparence et de secret. Il y a de l’intériorité dans l’air. Rencontre chez elle, dans les hauteurs de Lausanne. Un peu partout, le compagnonnage de Lynch. Tatiana, metteuse en scène, comédienne, performeuse, se projette dans l’exercice qui m’amène à sa rencontre…

Entretien signé Delphine Horst

ACTUALITÉ

Terminale Hysteria

Léa Katharina Meier, Tatiana Baumgartner

Du 28 mars au 30 mars 2025 au TU à Genève.

ⒸNagiGianni2 

Tu t’envisages volontiers dans cette pratique, me dis-tu. De rédaction et d’entretiens. Pourquoi cela?

Parce que j’aime la rencontre, surtout à deux, c’est quelque chose dans lequel je suis à l’aise. J’aime rencontrer assez vite les gens de manière plus intime, plus brut. Je trouve le rapport à deux plus facile pour aller là-dedans. J’aime écrire aussi. Je l’ai fait de diverses manières jusqu’ici, dont la retranscription. A la Manufacture, j’ai retranscrit toute une pièce sur laquelle je travaillais.

Laquelle ?

« Slogans » de Maria Soudaïeva. La pièce est passée à Vidy quand j’avais 20 ans. Une révélation. C’était deux ans avant que je commence la Manufacture. A la fin de la Manufacture, on a dû choisir quelque chose et je me suis dit Ah moi, c’est sûr, je vais travailler là-dessus.

C’est un monologue ?

Une sorte de manifeste. Des phrases scandées, on ne sait pas qui les dit. Des slogans, qui mêlent des choses très brutales, un appel à la vengeance, un cri du cœur, et des envolées poétiques. Ce mélange m’intéresse. Pour y travailler, je l’ai retranscrite en entier parce qu’elle n’existait pas telle quelle. En enquêtant sur la pièce, j’ai découvert que Maria Soudaïeva n’existait pas. Que son traducteur, Antoine Volodine en était l’auteur. Un auteur français ayant de nombreux pseudonymes. Antoine Volodine n’est pas non plus son vrai nom. C’est un auteur qui me fascine.

Qu’est-ce qui t’a si particulièrement percutée ?

L’intensité, l’intensité de la noirceur de cette pièce. D’oser aller dans quelque chose d’autant désespéré et noir, à la fois extrêmement poétique et magique. Dans cette pièce, il n’y a pas la dimension de l’humour alors que j’aime beaucoup cet auteur parce que, tout en ayant un univers extrêmement noir, il a un humour de désespoir, un humour comme un cri. L’humour qu’il faut avoir sinon il n’y a plus rien.

 L’humour du désespoir est une chose très importante dans ma vie, l’humour qu’il faut avoir sinon il n’y a plus rien.

L’humour du désespoir, c’est quelque chose que tu pratiques?

Oh oui ! Rires. C’est ma manière de survivre, de vivre, de supporter les choses. Artistiquement aussi. C’est un rire extrêmement grinçant qui peut ne pas convenir à tout le monde. Qui fait qu’il y a certain.e.x.s artistes que je vais aimer particulièrement. Ça n’empêche pas qu’il y ait des choses magnifiques, beaucoup de lumière. Je ne suis pas une personne négative, mais j’ai beaucoup de mélancolie. Et je vois beaucoup de choses qui me désespèrent dans ce monde, à beaucoup de niveaux. Mais ce qui est très important, c’est la quête de trouver la lumière au fond du puits. La recherche de beauté à travers les tréfonds les plus sombres. Ça me fait aimer passionnément des œuvres comme celles de Volodine.

StillCrashing©edenleviam

Je suis un être de passion. J’ai des obsessions fortes, sur des artistes qui m’aident à vivre, à survivre à tout ça.

Tu en parles avec passion.

Oui, je suis un être de passion. J’ai des obsessions fortes concernant des artistes qui m’aident à vivre, à survivre à tout ça. Volodine, mais aussi David Lynch dont je suis obligée de parler. Je suis une fanatique ! Il fait partie de ma vie depuis très longtemps. Il a trouvé un endroit très intéressant pour travailler sur ses démons, un endroit à la fois singulièrement beau et lumineux.

Peux-tu identifier ta constellation artistique ?

David Lynch a une place très importante. Je suis fan des œuvres totales, des artistes qui touchent à tout. Je ne suis pas sensible à sa peinture, mais j’écoute beaucoup sa musique depuis toujours. Chez moi, il y a souvent soit Vivaldi soit David Lynch en fond sonore. Ça fait rire les gens. Beaucoup de musique classique…

Mon père est fan de Tchaïkovski, d’où mon prénom, Tatiana. C’est de là que ça vient, d’un opéra de Tchaïkovski. J’ai vécu toute mon enfance dans une ambiance russe !

L’intensité toujours…

Oui, j’ai tendance à tout à coup crocher et écouter une chose à fond. Pareil avec le cinéma. Je prends un réalisateur et je vais tout regarder, me plonger dans l’univers. Il y a Haneke aussi. Parfois ce sont des œuvres qui sont des grands marqueurs. Mulholland drive de Lynch, Eyes wide shut de Kubrick. Je trouve vraiment très inspirante la manière dont ces gens ont trouvé un endroit spécifique de recherche en eux, authentique et unique.

Où as-tu grandi?

Je suis née à Lausanne. Mes deux parents sont enseignant.e.s. Tous les deux mordu.e.s d’art. Mon père, originaire d’un milieu assez populaire, a développé une passion pour la musique classique. Il est fan de Tchaïkovski, d’où mon prénom, Tatiana, issu d’un de ses opéras. J’ai vécu toute mon enfance dans une ambiance russe ! Ma mère aussi aime la musique classique. En-dehors de leur métier, leur vie c’est l’art. J’ai baigné dedans. Les deux jouent de la musique. Moi, j’ai appris le violon classique au conservatoire, de 6 à 18 ans. Ma première envie a été d’être cantatrice. J’ai toujours eu envie de performer. Enfant, j’avais un monde intérieur très important, je ne me suis jamais ennuyée seule. Et mon frère aîné m’a sans doute beaucoup influencée en communiquant autour de sa passion. Enfant, il était déjà cinéphile. Moi aussi, mais avec l’envie de jouer plus que de regarder.

Comment en arrives-tu à la scène ?

J’ai réalisé que j’étais intéressée par le corps, la présence, la voix. J’ai beaucoup posé comme modèle pour la photographie et la peinture en cherchant à comprendre ce que ma présence produisait sur les autres. A l’adolescence, je me suis intéressée à des courants artistiques plus underground. J’ai découvert le LUFF [1] très tôt, à 14 ans. Découvertes marquantes, la performance, l’endurance, la nudité, hors considérations esthétiques. Dans une quête de dépassement de soi, un lien très étrange à la séduction aussi. A treize ans, je me suis réveillée un matin en colère contre les hommes. Une haine, un mépris compliqué.e.s à gérer en tant qu’hétéro. La sexualité est venue très tard, parce que ce n’était pas possible. Je pense qu’il y a eu une sublimation de cette envie sensuelle dans le fait de beaucoup poser. Et ce questionnement, déjà très présent dans mes préoccupations, à propos des dynamiques de pouvoir. Comment ça se passe, qui a le dessus, quand et pourquoi, notamment entre hommes et femmes ?

 

TerminaleHysteria_Arsenic-TU_2024©NeigeSanchez

TerminaleHysteria_Arsenic-TU_2024©NeigeSanchez

D’où vient cette soudaine colère à treize ans ?

Des premiers regards sur moi et mon corps en mutation, impossibles à maîtriser, à comprendre. Du fait de sentir cet endroit où le désir n’est pas un respect. Ça m’a profondément atteinte. Je pense qu’il y avait déjà une rage en moi, mais ça l’a fait sortir tout d’un coup. Beaucoup de belles choses se sont aussi créées grâce à elle.

Quand commence l’apprentissage du théâtre ?

Après le gymnase, j’ai pris un temps sabbatique. Puis j’ai décidé de m’inscrire au Lee Strasberg Institute à New-York. A 21 ans, j’ai pris mes affaires et je suis partie seule là-bas suivre des cours. Je me suis retrouvée à devoir improviser alors que je n’avais jamais fait ça de ma vie, et en anglais ! Une plantée absolue ! Mais la mentalité aux Etats-Unis est différente. Ici, quand on se plante on est à terre, tandis que là-bas ce n’est pas grave, tout le monde se plante, c’est le début, faut se relever, travailler, ça permet d’évoluer. Ça m’a beaucoup marquée, j’ai réussi à garder ça depuis. A la différence qu’ici, on est seul.e.x à cultiver ça, dans un contexte où on doit toujours prouver qu’on vaut la peine. A mon retour, je me suis inscrite pour le concours d’entrée à la Manufacture. Je débarquais de nulle part, mais ça a marché.

J’ai besoin d’une éthique de travail. On fait des métiers de passion et j’ai besoin que ça reste humainement au-dessus de ce qu’est le monde du travail en général.

Comment ça s’est passé ?

Difficile. Trois années d’excès, de foisonnement, de chaos. J’ai mis beaucoup de temps à croire que j’avais ma place, je ne me sentais pas légitime. La légitimité, ça reste une question personnelle encore aujourd’hui. Longtemps, ça m’a amenée à être un peu en retrait au sein des groupes tout en m’aidant à être très sérieuse, à m’impliquer fort.

Comment te définis-tu artistiquement ? Comédienne, performeuse, metteuse en scène ?

La triple casquette ! Je crée des pièces dans lesquelles je joue, je performe aussi avec des performeur.euse.x.s. J’ai une collaboration de longue date avec l’artiste Léa Katharina Meier. J’aime le travail de duo, les collaborations. Participer à des projets auxquels je crois, entrer dans l’univers proposé en amenant mon individualité. Je n’ai pas assez joué pour d’autres.

Quels seraient tes critères pour rejoindre un projet ?

Quelque chose qui me parle dans l’univers de l’autre. Ou ce que la personne voit en moi. Et aussi ce qu’est la personne en tant que telle, humainement. J’ai besoin d’une éthique de travail. On fait des métiers de passion et j’ai besoin que ça reste humainement au-dessus de ce qu’est le monde du travail normal. Que l’environnement soit le plus sain possible. Je ne suis pas d’accord de me compromettre. Je dois sentir qu’il y a un vrai respect, sinon c’est impossible. J’aimerais travailler davantage pour d’autres, c’est une implication différente. J’ai la sensation de ne pas travailler assez parce que produire seule ou en collaboration prend du temps. Je ne suis pas quelqu’une de très rapide, je ne peux pas produire une œuvre par année. C’est un stress, cette sensation qu’il faut toujours produire. C’est un de mes buts de me resociabiliser avec les artistes qui me font envie dans le paysage romand.

TerminaleHysteria_Arsenic-TU_2024©NeigeSanchez

Peux-tu évoquer ton laboratoire de création?

Depuis ma sortie de la Manufacture, j’ai beaucoup travaillé avec Léa, qui développait un univers artistique très poétique. J’y ai d’abord contribué comme performeuse. Ça m’a plu d’aider à faire fleurir et progresser son univers. Ensuite, Patrick de Rham, alors aux Urbaines, nous a soutenues pour notre première cocréation. Je le remercie pour son compagnonnage en tant que programmateur. Il a toujours cru en ce qu’on faisait sans jamais interférer. Puis, j’ai poursuivi mes créations dans lesquelles j’ai conçu mes propres expériences de jeu.

Y a-t-il un fil rouge dans les projets que tu conçois ?

Les dynamiques de pouvoir, les rapports de domination, la manipulation. La relation à l’autre à travers divers prismes ; le genre ; celui de l’artiste précaire à l’institution, etc… Pour notre projet actuel avec Léa, nous sommes parties d’une thématique : la violence, perçue ou perpétrée par des personnes sexisée.x.s ou qui ne sont pas des hommes cis-, et aussi d’envies esthétiques fortes qu’on avait en commun, nées de l’imaginaire suscité par la pièce de Valerie Solanas, Up Your Ass, sur laquelle on avait commencé à travailler. Finalement, au fil des résidences, on a écrit notre propre matériau pour la scène. J’ai découvert que j’aimais écrire du théâtre. Dialogues, interactions, double sens et sens cachés dans ce que les gens disent. La manipulation derrière le langage.

L’espace tient-t-il un rôle important, en adepte de Lynch?

Oui ! L’onirisme d’images qui surgissent d’un espace noir et qui ne sont pas forcément liées entre elles, comme dans un rêve. J’aime créer des images symboliques. Dans Terminale Hysteria, on s’est beaucoup posé la question de la représentation de la violence sur scène sans aller dans le réalisme, de comment se réapproprier des événements violents qui nous sont arrivés ou à d’autres, des représentations qu’on a de femmes violentes, comment on les dépasse… Je suis très contente de ce qu’on a fait. Pour moi, ce travail est le plus abouti, autant en écriture que dans ce qu’on produit sur scène. Et je pense avoir évolué dans ce que je peux montrer de moi de plus intime, dans l’envie de montrer des choses sans fard et de se jeter là-dedans. J’ai lâché à un endroit important.

[1] Lausanne Underground Film Festival

Après des études en sociologie et anthropologie, Delphine Horst se consacre exclusivement au théâtre. Comédienne, elle est aussi animatrice et coordinatrice de projets en lien avec le milieu carcéral, et tutrice pour le CAS Animation et Médiation théâtrales à “La Manufacture – Haute école des arts de la scène ».

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Isabelle Caillat au coeur de la crise

La comédienne genevoise s’impose en femme de tête et de coeur dans « Cellule de crise », nouvelle série signée Jacob Berger qui nous dévoile les arcanes de l’humanitaire. Entretien à la veille de la diffusion.

Y’a-t-il encore un.e auteur.e dans la salle?

Acteur.trice à la fois central et à part, l’auteur.e d’un spectacle ou d’un film doit composer avec des contraintes qui laissent peu de place à l’ego. Trois d’entre eux/elles nous parlent de leur pratique.

Alain Mudry, colosse au clair de lune

La “crise de la quarantaine” a donné l’occasion à Laure Hirsig de questionner comédiennes et comédiens sur la solitude dans leur parcours et leur pratique. Pour ce sixième “Traversée en solitaire”, on se met sur orbite avec Alain Mudry.

Serge Valletti brise le glas à Avignon

Acteur, auteur, scénariste aux côtés du réalisateur Robert Guédiguian, Serge Valletti a mis du baume aristophanesque sur les plaies du festival avorté. Rencontre.

Arblinda Dauti, la perle noire

La “crise de la quarantaine” a donné l’occasion à Laure Hirsig de questionner comédiennes et comédiens sur la solitude dans leur parcours et leur pratique. Pour ce cinquième “Traversée en solitaire”, on se fait la belle avec Arblinda Dauti.

David Valère, l’homme debout qui met le chaos K.O.

La “crise de la quarantaine” a donné l’occasion à Laure Hirsig de questionner comédiennes et comédiens sur la solitude dans leur parcours et leur pratique. Pour ce quatrième “Traversée en solitaire”, on fend les flots avec David Valère.

Olivia Csiky Trnka, l’extra-terrienne

La “crise de la quarantaine” a donné l’occasion à Laure Hirsig de questionner comédiennes et comédiens sur la solitude dans leur parcours et leur pratique. Pour ce troisième “Traversée en solitaire”, on décolle aux côtés d’Olivia Csiky Trnka.

Raphaël Vachoux, sans peur ni reproche

La “crise de la quarantaine” a donné l’occasion à Laure Hirsig de questionner comédiennes et comédiens sur la solitude dans leur parcours et leur pratique. Pour ce deuxième “Traversée en solitaire”, on embarque aux côtés de Raphaël Vachoux.

Jacques Michel, l’échappée belle

En six décennies de carrière, le comédien a endossé tous les costumes. Acteur dans tous les sens du terme, il a construit une histoire qui déborde la sienne, celle du théâtre romand. Portrait.

Lola Giouse, Miss en tropisme

La “crise de la quarantaine” a donné l’occasion à Laure Hirsig de questionner comédiennes et comédiens sur la solitude, ses charmes comme sa nocivité dans leur parcours et leur pratique. Pour cette première “Traversée en solitaire”, on largue les amarres avec Lola Giouse.

Un dernier café avec Michel Piccoli

L’acteur nous a quitté le 12 mai, à l’âge de 94 ans. En guise d’hommage, des extraits inédits d’un entretien accordé à Lionel Chiuch à l’occasion de la tournée de “Minetti”, de Thomas Bernhard.

“Il reste dans la culture une sorte de mépris de classe”

Après un septennat à la tête du GIFF, Emmanuel Cuénod s’apprête à en remettre les clés. Dans un long entretien sans langue de bois, il nous parle du festival genevois et donne quelques coups de griffe à la politique culturelle suisse.

Monica Budde, la voix libre

D’Andromaque de Racine au personnage de A de Sarah Kane, la comédienne Monica Budde campe des femmes qui, comme elle, ne s’en laissent pas conter. Portrait en toute liberté.

Braqueur de banques!

Alors que la saison 2 de « Quartier des banques » débarque sur les écrans, son réalisateur, Fulvio Bernasconi, nous parle de son rapport aux comédien(ne)s.

“L’avantage ici, c’est le Système D”

A la Chaux-de-Fonds, pays des merveilles mécaniques, on croise moins de lapin blanc que de drapeau noir. La comédienne Aurore Faivre brandit celui d’un théâtre qui ose et qui place l’humain au centre.

Gilles Tschudi: “C’est vrai, je ne connais pas de barrière”

Acteur puissant et subtil, Gilles Tschudi n’hésite pas à se mettre à nu, comme dans « Souterrainblues », mis en scène par Maya Bösch il y a près de dix ans au Grütli. Mais l’homme dévoile volontiers aussi ce qui « l’agit » et dresse ici une véritable métaphysique du jeu.

Théâtre des Osses, théâtre de chair

On prend les chemins de traverse jusqu’à Givisiez pour y rencontrer Geneviève Pasquier et Nicolas Rossier. Leur nouvelle saison regarde la planète en face.

Sarah Marcuse: Tribulations avignonnaises

En 2018, la comédienne et metteure en scène genevoise Sarah Marcuse s’est frottée au Festival Off. Elle en rapporte un témoignage fort que nous reproduisons ici avec son aimable autorisation.

Carole Epiney, névrosée à temps partiel

Elle était impeccable dans « Les névroses sexuelles de nos parents ». La valaisanne Carole Epiney affronte les aléas de la vie de comédienne romande avec une belle énergie.

Il y a plus de compagnies que de films

Critique à la Tribune de Genève, Pascal Gavillet est un habitué du cinéma suisse, dont il connait bien les mécanismes. On fait le point avec lui.