Joël Hefti, portrait extérieur

MON TRUC EN PLUS (VI) Un vent de tolérance chasserait des plateaux les a priori, si vite et si loin qu’aucune discrimination n’aurait le loisir d’y germer ! Vraiment ? Le conditionnel reste de circonstance. Publiquement, le microcosme artistique défend à cor et à cri toute spécificité comme la marque d’un supplément de caractère. Dans ce même fief niche pourtant un certain conformisme.

Comment un comédien gère-t-il ses complexes, en tant qu’artiste mais aussi en tant qu’homme, dans un métier qui implique le corps et l’identité ? Le milieu artistique échappe-t-il aux élans grégaires qui poussent les moyens à ostraciser l’exceptionnel ? Pas sûr…

À l’occasion du feuilleton Mon truc en plus, les témoignages d’acteurs aux personnalités bien trempées éclairent ce questionnement sur le théâtre comme pratique fédératrice et inclusive. Sixième épisode avec Joël Hefti.

(Photo page d’accueil Aleppo©P-Y. Massot www.realeyes.ch)

 © Mathieu Hefti

Son premier rôle le dévoile par intermittence ; une succession d’apparitions-disparitions martiales dans le décor vertical de la Tour vagabonde. Je me souviens de lui, dansant dans la lumière crue un combat solitaire. Il incarne un soldat, un gamin au corps d’homme, qui rôde en treillis dans une sale histoire de famille. Nous sommes en 2010, la pièce de Carlos José Reyes Les Vieilles malles poussiéreuses que nos parents nous ont défendu d’ouvrir est alors méconnue, Joël ; nouveau venu.
Tenir un parcours de jeu parallèle à celui du reste de la distribution composée d’une dizaine d’acteurs n’est pas une mince affaire. Il n’a pas de texte, mais une présence assourdissante dans le dialogue tacite instauré avec son seul partenaire direct ; un fusil dont la rigidité contraste avec sa souplesse d’oiseau de proie. Partenaire ou adversaire ? Mystère, mais on imagine aisément le jeune homme planter une fleur au cœur du canon ; de quoi parfaire la picturalité de ma vision.
Joël a la grâce des toiles préraphaélites et un tempérament plein de rebondissements.
Cet indécrottable curieux est un sérieux qui creuse profond chaque nouvelle exploration, ce qui lui vaut quelques circonvolutions dans les marges de sa passion, devenue profession : le théâtre. Le voilà aujourd’hui comédien à temps plein, mais l’esprit élargi par les expériences acquises dans ses autres vies.
Faire des choix fut parfois cornélien pour cet autodidacte éclairé, que générosité et entêtement semblent aujourd’hui couronner. Un café serré concocté par mon interviewé sur les bords de l’Arve sera la panacée aux ambiances confinées. Embarquement immédiat pour un échange doux comme les premiers jours de printemps.

Quelle(s) rencontre(s) ou expérience(s) ont stimulé votre parcours et contribué à révéler votre personnalité artistique ?

– J’ai commencé le théâtre et l’impro au Gymnase à Bienne. C’était un espace où je me sentais libre et valorisé ; cela faisait un bien fou à l’intérieur. On me disait que j’avais de la présence, que j’étais drôle. J’ai dû, par la suite, déconstruire ce besoin égotique de reconnaissance pour sentir que je faisais du théâtre pour moi, pas pour être valorisé. Aujourd’hui encore, il est compliqué pour moi d’accepter des compliments car j’ai voulu m’émanciper de la dépendance qu’ils créent pour trouver ma motivation ailleurs.
Mes camarades du Gymnase faisaient du théâtre pour se retrouver entre copains. Mon plaisir résidait dans le travail. Cela créait un décalage. J’étais frustré quand il y avait du retard ou que ça chahutait trop. Du coup, j’ai cherché des stages dans la région de Bienne. J’ai ensuite tenté les concours de l’INSAS* et La Manufacture* qui n’ont pas abouti. Je me suis alors inscrit à l’Université à Lausanne en me disant que j’attendrais la prochaine session tout en intégrant la troupe de théâtre de l’EPFL*, en prenant des cours du soir aux Teintureries*, en participant à des stages en France et en Suisse, en m’initiant au concept thérapeutique du théâtre play-back à Bienne. J’ai finalement arrêté l’Université pour réfléchir à ce que je voulais faire. J’étais paumé ; j’ai suivi des stages de cuisine, de journalisme, j’ai voyagé, suis allé apprendre l’anglais en Irlande… Un jour, mon beau-père m’a parlé du métier de psychomotricien qui associe créativité et soins. Cela a coïncidé avec mon besoin de me sentir utile, utilité que je peinais encore à cerner dans le théâtre.
Après avoir réussi les examens d’entrée, j’ai déménagé à Genève pour entamer des études en psychomotricité. Parallèlement, je suivais les cours de théâtre de La Comédie, animés par Nathalie Cuenet, Valérie Poirier et Xavier Fernandez-Cavada. Ces trois-là m’ont beaucoup encouragé. Bien qu’étant le plus jeune de la troupe, je travaillais sérieusement, parfois trop sérieusement. Nathalie m’a parlé de Camille Giacobino qui m’a proposé un rôle dans Les Vieilles malles poussiéreuses que nos parents nous ont défendu d’ouvrir de Carlos José Reyes, mon premier spectacle professionnel. C’était en 2010 à L’Orangerie. Les choses se sont ensuite enchaînées.
Dernièrement, j’ai fait la rencontre inspirante de Manon Krüttli dont j’ai été l’assistant à la mise en scène, notamment sur Trop courte des jambes de Katja Brunner, créé au Poche fin 2019. Dans ce spectacle, elle aborde avec nuance le sujet de l’inceste. Sa mise en scène permettait de prendre plus ou moins de distance avec le propos. Elle a su gérer la manière dont le texte violent, parfois malaisant, t’attrape, puis te laisse, créant des espaces de respiration et de pensée. Elle a saisi ce projet à bras le corps mais en finesse, en restant à l’écoute du public, des comédiennes et comédiens. Dans la version originale en allemand, le texte est proféré de manière à ce que tu t’en ramasses plein la gueule. Ce n’était pas l’intention de Manon. Elle a mené un travail délicat et bienveillant. Délicatesse qui s’est retrouvée dans son rapport à l’équipe.
Récemment, je repensais à une idée qui me suit depuis longtemps; la salle de thérapie psychomotrice et la salle de théâtre sont toutes deux des lieux de réunification. Dans la première, on réconcilie le patient avec son corps, ses émotions et ses sensations. Le théâtre est l’un des derniers espace de rencontre avec soi-même et avec les autres. Je rêve d’un théâtre où l’on puisse prendre soin des gens et tisser des liens. Mon regard d’ex-psychomotricien sur le monde a indéniablement nourri mon travail théâtral. J’ai envie de bienveillance, sans verser dans l’angélisme ou la mollesse, continuer d’être critique et impertinent mais dans un esprit d’ouverture aux autres.

Vous est-il arrivé de vous sentir « différent » ou jugé dans le cadre professionnel, et de ressentir un certain inconfort lié à ce jugement ?

– Il y a plusieurs années, j’ai participé à un stage de théâtre durant lequel j’ai eu une poussée de douleurs de dos et de ventre qui a malencontreusement altéré mon aisance corporelle. J’éprouvais de la peine à bouger librement car j’avais mal. Je crois beaucoup à l’observation et espérais pouvoir rester et apprendre, malgré cette malencontreuse crise.
L’intervenant m’a comparé à un violoniste dont le violon est cassé et qui ne peut pas jouer pour conclure : « Rentre chez toi ». Ça se bagarrait dans ma tête. D’un côté, la voix de la psychomotricité me soufflait « on a le corps qu’on a, avec ses particularités. Si on va le chercher là où il est, il ne peut être que beau », de l’autre, cet homme me jugeait inapte, n’imaginait aucune alternative alors que j’étais blessé. Le corps du comédien doit être efficace et rentable. Le mien n’était pas fait pour jouer. Voilà, en substance, son message. Ce verdict m’a, à l’époque, profondément atteint et fragilisé. Maintenant, je n’en suis plus au même endroit.
Je doutais d’autant plus qu’à la précarité de mon corps, s’ajoutait la précarité du métier. Quelques mois après, j’entamais une activité fixe à 30% en cabinet libéral de psychomotricité, tout en poursuivant tant bien que mal le théâtre. Je peux me montrer inconstant ; j’ai mis du temps avant de m’engager totalement dans le théâtre. Trois ans durant, j’ai pratiqué mes deux métiers mais la frustration est devenue trop grande ; je ne parvenais pas à mener librement mes projets artistiques. J’ai tranché et m’y consacre donc à nouveau entièrement depuis trois ans. Chez moi, le doute a souvent été à l’œuvre mais cela s’est sans doute révélé salutaire pour asseoir ma décision.
J’essaye d’être en paix avec ma diversité. Lorsque je pars travailler à la ferme de la Touvière avec les chèvres, cela nourrit ce que je suis, ma pensée sur le monde, donc ma pratique théâtrale. Dans les moments plus fragiles, je culpabilise : qu’est-ce que je fous à la ferme ? Il faut que je fasse un stage de théâtre, que je creuse un seul sillon pour que l’on puisse m’identifier. Qu’est-ce que je sais faire ? Un parcours académique permet d’exercer des gammes auxquelles tu peux revenir à tout moment, comme une base acquise. Moi, j’ai toujours l’impression de tout recommencer à zéro. Cette instabilité me stimule et m’entrave à la fois. Les variations de météo nous paraissent normales. Il pleut, puis il y a du vent ou du soleil. Le temps change sans cesse. Si j’observe autour de nous alors que nous parlons toi et moi, le panorama combine une infinie diversité d’éléments, je vois l’eau de l’Arve, mais aussi des arbres, du béton, des objets, des oiseaux là-bas, de tout ! Pour moi, la vie est changements et diversité. Ce que je suis se construit sans cesse avec tout ce qui jonche mon parcours. Ce n’est souvent qu’a posteriori, que clac clac clac les planètes s’alignent, nos actes se font écho. Ces moments d’emboîtement compensent l’impression de ne rien contrôler, de ne pas savoir qui je suis, d’où je viens, ni où je vais.

Pensez-vous que le milieu artistique défend la diversité ? Est-il représentatif de la diversité sociale, culturelle et de pensée ?

– Je fais des rencontres formidables avec des individus formidables mais c’est lié aux personnes, pas au milieu, qui n’est diversifié ni en matière de genres, ni sur le plan ethnique ou culturel, et qui n’est certainement pas représentatif de la moindre mixité sociale. Cet « entre soi » ne me donne parfois pas envie d’en faire partie. Bien sûr, certaines pièces me plaisent car on y parle mon vocabulaire mais je trouve que nous sommes trop souvent conforté.e.s, au lieu d’être déplacé.e.s. De manière générale, le milieu théâtral dans lequel je m’inscris n’est pas épargné par les travers qui touchent les autres secteurs d’activité. Nous adressons souvent à des publics acquis des questions acquises puis nous nous tapons chacun-chacune sur l’épaule en nous congratulant « nous avons dit des choses importantes ce soir, pas vrai ? ». En réalité, on rentre chez soi auto-satisfaits sans avoir rien fait bouger. La plupart du temps, quand je vais au théâtre, je connais les gens sur scène et une bonne partie de celles et ceux qui sont dans la salle. Mis à part cette sensation de manque de mixité, je suis sensible aux relations humaines et éprouve un réel plaisir à affiner ou entamer des discussions artistiques passionnantes avec les personnes que je rencontre ou avec lesquelles je fais connaissance dans les théâtres. Personnellement, j’apprécie qu’existent ces endroits où je me sens un peu en famille. Même des gens que je connais mal mais que j’aperçois régulièrement, finissent par faire partie de ce décor dans lequel je me sens intégré. Privé de théâtre à cause de la pandémie, je me sens un peu désintégré, un peu seul. Mais, je reste ambivalent sur la question. Je ne suis pas sûr de vouloir retourner au théâtre en maintenant le rythme consumériste que j’avais avant.

Le milieu théâtral te semble-t-il différent à Bienne ?

– Il me semble plus ouvert à Bienne. Certains lieux proposent des formes bilingues, d’autres, comme Nebia, programment des spectacles francophones. De manière générale, l’élitisme et le repli sur soi sont moins palpables car le théâtre y est plus populaire.
À mes yeux, exigence et jugement sont deux choses différentes. Parfois, le milieu genevois me semble dur ou jugeant. On t’attend au tournant quand tu fais quelque chose. Le public peut se montrer froid et peine à se diversifier. Des initiatives comme le prix libre proposé par le Grütli vise à l’élargir, mais cela ne suffira pas. Il faut de la médiation. Il faut sortir les spectacles des salles parce qu’entrer dans un théâtre peut intimider.
Grâce à l’expérience des Commandos poétiques du Théâtre Am Stram Gram, j’ai trouvé une application concrète et utile à mon métier de comédien en intervenant dans les classes. Là, il y a réelle diversité car elles rassemblent des enfants d’origines sociales diverses, même si les écoles sont implantées dans des quartiers plus ou moins aisés. Le jeune public me passionne de plus en plus. Par convention, l’adulte – même s’il a détesté un spectacle – applaudit. Je ne dis pas qu’il ne faut pas applaudir parce que l’élaboration d’un spectacle suppose un travail qu’il faut saluer. Mais, avec les enfants, tu sens immédiatement si cela ne marche pas. J’ai le souvenir d’avoir ouvert une discussion après la lecture d’un poème en classe. L’un des élèves a demandé la parole pour me dire : « Je n’ai rien compris, je ne sais pas pourquoi t’es là ». Il avait raison ! Pourquoi suis-je là ? Pourquoi est-ce important qu’un comédien amène un poème en classe ? Pourquoi partager la poésie ? J’ai un projet avec le Théâtre de Marionnettes de Genève la saison prochaine et me réjouis énormément de poursuivre ce travail avec, auprès et en partenariat avec les enfants. Ils portent l’espoir de changement et la perspective de quitter l’entre soi.

Les Commandos poétiques©David Wagnières

“À mes yeux, exigence et jugement sont deux choses différentes. Parfois, le milieu genevois me semble dur ou jugeant. On t’attend au tournant quand tu fais quelque chose. Le public peut se montrer froid et peine à se diversifier. “

Court-métrage “Dispersion”©Alvaro Romero

Existe-t-il un rôle que vous rêvez d’interpréter?

 – J’aimerais chanter. Après le spectacle Peu à peu devient pourtant plus que songe, d’après Robert Walser où je chantais au sein d’un chœur, Andrès Garcia et moi avions évoqué une suite de collaboration. Nos priorités et agendas respectifs nous ont conduits à le mettre entre parenthèses pour le moment, mais j’ai très envie de creuser cette forme hybride entre théâtre et musique, où interviendraient voix et chant. Je ne sais pas si c’est parce que le chant m’apparaît comme plus universel, plus sincère que le texte littéraire. J’ai pris des cours de chants balkaniques et viens de commencer le chant lyrique. La voix m’attire. Je la trouve hyper puissante comme liant possible pour réunir tous les sens.

Existe-t-il des rôles que vous n’auriez pas envie de jouer?
– Ce n’est pas un rôle ou un texte qui pourraient provoquer mon désintérêt ; c’est vraiment la rencontre avec la ou le metteur.e en scène, l’équipe et l’intention d’un projet qui déterminent ma participation à un projet. Je ne suis pas un acteur qui vise un type de rôle et accepte ou refuse ce qu’on lui propose en fonction de cet objectif précis. J’appréhende mon travail de manière polyvalente. J’aime toucher à la technique, à la scénographie, intervenir sur plusieurs plans ; ce que mon parcours d’autodidacte m’amène naturellement à faire. Je ne suis pas spécialiste de grand- chose mais je touche à tout, grâce à la palette variée que je me suis constituée avec le temps.
Avez-vous des complexes?

– C’est à la fois un complexe, une peur et une envie : j’aimerais, une fois dans ma vie, porter un texte en alexandrins pour éprouver le travail que cela implique. Voilà une lacune liée à mon parcours singulier, sans formation académique. Bien que cela me semble inaccessible, j’aimerais me frotter à un personnage du répertoire classique, même si cela réveille ce complexe. Les monstres classiques me font peur car ils me renvoient à mes failles et, une fois de plus, à mon problème de légitimité.

Qu’avez-vous envie de dire avec le théâtre en ce moment ?

– Nous sommes confinés depuis un an. En mars 2020, lors du premier confinement, j’étais posé chez moi et j’imaginais les autres posés chez eux. J’ai scruté le mur, vu des milliers de fois, à la recherche de ce que je pouvais y trouver de nouveau. Écrire un texte partant de l’espace domestique, puis recueillir les “Portraits intérieurs” des autres ; voilà comment mon idée a germé, sans savoir où elle me mènerait mais en résonance avec ce que je cherche : créer du lien, simple, sincère, intime, ouvert. J’ai pris mon élan, lancé un appel à l’écriture de ces portraits intérieurs. J’ai reçu 60 lettres en retour, de personnes de tous horizons. Certaines ont l’habitude d’écrire, d’autres pas. Une année plus tard, je me suis senti la responsabilité de briser le silence. Je lis chacune de ces lettres, un an jour pour jour après leur réception. L’échange perdure. Chaque lettre étant écrite par un.e autre auteur.e, il n’y a aucune unité de langue, ni de style. Le travail de restitution me pousse à travailler la voix, à trouver la particularité de chaque texte pour transmettre 60 récits différents mais tous écrits dans la même situation ; celle du confinement. La mémoire et la transmission sont des vecteurs de lien importants pour moi. Tous mes projets en sont nourris. Les lectures sont mises en ligne sur youtube et partagées sur la page facebook du projet Portraits intérieurs (ndlr: ces portraits sont également visibles sur comedien.ch).

 

Propos recueillis par Laure Hirsig

* INSAS : Institut Supérieur des Arts du Spectacle, basé à Bruxelles.
* La Manufacture-HETSR : Haute École de Théâtre de Suisse Romande, basée à Lausanne. * EPFL : École Polytechnique Fédérale de Lausanne.
* Les Teintureries : École supérieure de théâtre, basée à Lausanne.

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