On ne peut pas être aimé par tout le monde

Difficile, l’exercice du casting? Pour comedien.ch, Nathalie Chéron, trente ans à chercher la perle rare, livre quelques « trucs » pour faire baisser la pression.

Certains trouvent qu’elle a mauvais caractère. D’autres diront qu’elle est exigeante. Il y a en tous cas un point sur lequel la directrice de casting française Nathalie Chéron fait l’unanimité: son professionnalisme. C’est Luc Besson – ancien camarade d’école – qui lui met le pied à l’étrier, ou plutôt l’invite à « plonger » alors qu’il prépare le tournage du Grand Bleu. Premier casting, premier succès. Depuis, forte d’un solide réseau, elle a participé à la réussite de nombreux films français et étrangers. Son moteur: une passion véritable pour ces drôles d’individus que sont les comédiens. Son carburant: pas le tabac, auquel elle a renoncé, mais le désir d’obtenir le meilleur de chaque candidat(e). Entre deux sessions de stage à Genève, elle nous confie les dessous d’un métier qui réclame du flair et du savoir-faire.

L’interview

L’un des éléments déterminants dans un casting, c’est le stress. Existe-t-il des méthodes pour le gérer?

Moi, ce que j’essaie de faire comprendre, c’est qu’il y autant de méthodes de travail que de directeurs de casting. C’est comme dans la vie: il y a des gens sympas, d’autres moins. Il faut être armé par rapport à ça. On ne peut pas être aimé par tout le monde. Mais ce n’est pas grave: il y a suffisamment de directeurs pour trouver sa place. Sinon, je n’ai pas de recette magique mais je fais en sorte d’aider les comédien(ne)s. Déjà, je n’envoie pas les scènes la veille, mais une bonne semaine avant. Ils ont le temps de les analyser, de les travailler, de les apprendre. En revanche, s’ils arrivent et qu’ils n’ont pas travaillé, je suis intraitable. Il faut être prêt.

Quelles attitudes sont rédhibitoires?

Ne pas savoir son texte. Et être en retard. Il n’y a pas d’excuse. Tu dois anticiper. Sinon, c’est ajouter du stress au stress. Ensuite, il y a des gens qui ont peur – c’est normal, moi je ne le ferais pas – et chez qui la peur génère de l’agressivité ou, du moins, une attitude provocatrice. C’est compliqué à gérer parce que, toi aussi, tu as tes propres emmerdes. Les acteurs doivent prendre cela en compte. Parfois, cette provocation, qui est essentiellement masculine, c’est comme un acte manqué, comme s’ils avaient le désir de se faire jeter. Moi, j’adore les acteurs, j’adore ce métier, mais il m’est arrivé deux trois fois de poser la caméra et de demander: « ça vous fait chier d’être là? Je ne vous oblige pas ».

C’est un métier qui réclame un solide tempérament…

Pas seulement. Aujourd’hui, je leur ai encore dit: « On n’est pas vos ennemis. On a besoin de vous, vous avez besoin de nous: on travaille ensemble. Nous, notre intérêt, c’est que cela se passe bien parce que l’on veut montrer de bons essais au réalisateur. Donc, il faut mettre les gens en confiance pour qu’ils soient au mieux de leurs possibilités. Alors inutile d’arriver avec un flingue à la main, ce n’est pas productif.

Quand on organise un casting, on a une idée très précise du personnage ou bien on le découvre au contact des comédiens?

Cela dépend de l’étape du casting. Une fois que les rôles principaux ont été attribués, tu parles avec le réalisateur, tu lui demandes ce qu’il imagine. Il y en a qui veulent d’abord des photos, qui disent oui ou non à ce moment-là. Moi, je vais argumenter si je trouve que c’est dommage qu’il ait refusé telle proposition. Après tout, une photo n’est qu’une photo. En fonction de la sélection du réalisateur, je vais faire des essais. Je préfère les faire seule parce que ça me permet de faire venir des gens qui ont été écartés par le réalisateur. Il y a un moment, oui, où je vais aller chercher des propositions un peu en marge de ce qui a été demandé. Parce que l’idée, c’est de pouvoir surprendre un peu. En fait, c’est cela notre job, c’est quand le réalisateur se dit: « Tient, ça, je n’y aurai pas pensé ».

Le flair, c’est une question d’expérience ou de talent?

Je crois que c’est une forme d’instinct. Aux Etats-Unis, ils ont une formation pour les directeurs de casting, sur l’éthique, le comportement, etc. Je trouve ça très bien mais tu ne peux pas former quelqu’un à avoir du pif. Tu peux le former à savoir comment procéder, comment lire un scénario, comment l’analyser, comment parler avec les agents, comment filmer les acteurs… C’est une boite à outils qui t’est donnée au départ, mais ensuite c’est à toi de savoir comment les utiliser. Parce que c’est très subjectif. Tu vas au théâtre avec des amis, tu vois des acteurs, tu dis: « Ah, lui, je l’ai trouvé très bien! ». Et tout le monde te regarde atterré. C’est quelque chose qui ne se discute pas: il y a des avis différents. Après, il y a toujours eut des acteurs qui font l’unanimité, Marielle, Rochefort…

On pioche dans les anciens parce qu’ils ont un passé, une histoire auxquels ont peut les rattacher.

Il y avait de vrais personnages, oui. Pour les plus jeunes, c’est une question que je me pose: qui va rester dans 30 ans? De quels noms se souviendra-t-on?

Est-ce que les acteurs de théâtre n’ont pas, justement, tendance à s’enfermer dans un jeu plus expressif qui est celui de la scène?

Alors, c’est très simple à régler. Les jeunes qui sortent des écoles, on ne leur apprend pas à passer des castings. La réalité de la vie et des plateaux, on leur en parle pas. Mais il faut bien commencer à un moment. C’est ce que je leur explique, comment ça marche, puis je leur propose de revenir plus tard, le temps d’assimiler tout ça. Il faut leur expliquer que la caméra prend tout, qu’il faut surveiller la moindre mimique. A Genève, il y a quelque chose d’un peu calviniste, d’un peu en retrait, pudique. A l’inverse, quand je vais en Espagne, il faut les calmer, leur apprendre à canaliser les émotions pour les ancrer.

Est-ce qu’il arrive fréquemment de faire des découvertes, de trouver une perle rare?

Oui, même s’ils sont modelés par les écoles, quand ils ont une personnalité forte, ça saute aux yeux. Le casting, apprendre son texte, c’est une chose. Mais ce que l’on attend, c’est de voir qui ils sont derrière la personne qui vient au casting. Ce qu’ils vont apporter et mettre d’eux-même dans le personnage. Ce qui fait qu’on va peut-être la (le) choisir plutôt qu’une ou qu’un autre. C’est pour cela aussi que je dis toujours: ne cherchez pas à savoir pourquoi vous n’avez pas eu le rôle. Souvent, il n’y a pas d’explication rationnelle. C’est parfois la manière dont un corps bouge, parce que la personne est un peu gauche, et tu te dis c’est génial pour le personnage.

Comment doit se faire une présentation face caméra?

Il y a ceux qui parlent des langues étrangères et le mette en avant. Parce qu’il y a de plus en plus de coproductions européennes. En général, les personnes que je convoque, je les connais déjà, j’ai vu leur CV ou bien je les ai vu au théâtre. Mais certains réalisateurs réclament des présentations. Donc, il faut être prêt. Souvent, ils commencent en disant: « Voilà, je suis comédien(ne) ». C’est un réflexe, mais non. Il faut dire ton nom, ta nationalité, ta formation. Mais si tu es là, c’est que tu es comédien, pas besoin de le préciser. ça parait un détail, mais quand ils sont 600 qui font ça, ça devient difficile. Il ne faut pas que ce soit pénible ou trop long. Le genre « J’ai travaillé tel personnage dans une mise en scène de X », on s’en fout! Là, on travaille pour Y.

Il est donc recommandé de s’entrainer chez soi…

Tout à fait! Et ils ne le font pas, ou rarement. Parce que souvent les comédiens n’aiment pas se regarder. Dans ce cas, il faut changer de métier. Parce que ce n’est pas toi que tu regardes mais ton personnage. Il n’y a que comme cela que tu peux progresser. En te filmant avec ton téléphone, tu peux faire un training, prendre 5 minutes. Il ne faut pas être complaisant avec soi-même, ni compter sur les copains et les copines. Non, il faut être sévère: c’est un métier trop rude, trop injuste, trop cruel. C’est leur boulot aussi d’aller s’informer sur le réalisateur, sur son parcours. C’est très important.

C’est ni plus ni moins qu’un entretien d’embauche?

Exactement. Je ne sais pas pour la Suisse, mais en France, si tu prononces le mot industrie, c’est un gros mot. Ici, il y a moins cet aspect grosse industrie. Ici, en fait, le problème, c’est souvent l’accent. Ou le rythme, qui est un peu différent. L’idéal, c’est que tu puisses le perdre et le reprendre à la demande. Sinon, les Français vont s’interroger sur ce rythme singulier. En Angleterre, ils ont des cours d’accent, ils doivent pouvoir tous les faire. Les Suisses, s’ils veulent travailler sur le marché français, il faut qu’ils bossent pour ne plus avoir de musique différente. Sinon, c’est foutu.

Finalement, pourquoi devient-on directrice de casting?

Je pense qu’il y a pas mal de hasard. Et de chance. Comme pour les acteurs, c’est important d’être doué, talentueux, de bosser, mais il faut le facteur chance en plus. Quand j’ai commencé, j’étais naïve, convaincue que le talent émerge nécessairement un jour. Ce n’est pas vrai du tout. Il y a des gens formidables en France qui ne travaillent pas. Et puis il y a des « croutes » qui bossent tout le temps. C’est une injustice totale. Il faut être acharné, s’accrocher, et si à un moment tu es trop malheureux, il faut savoir arrêter. Sinon, cela donne des acteurs aigris et ce n’est pas terrible. Moi, je me disais je fais cela dix ans, et si je commence à être désagréable, j’arrête. Mais je suis toujours enthousiaste. Ce ne sont pas les acteurs qui me fatiguent, c’est tout ce qu’il y a autour. Parce que j’ai encore de grands moments d’émotion mais il y a toujours ce mur en face, celui des producteurs, des diffuseurs. Parfois, tu te demandes à quoi tu sers. A une époque, je n’allais même plus au Conservatoire de Paris pour les travaux de fin d’année. Je voyais ces mômes avec une telle passion, une telle flamme, une telle innocence, ça me brisait le moral. Je me disais: ils vont se prendre le mur. Mais finalement ça m’a manqué et j’y suis retourné. Parce que, après tout, cette flamme-là, j’en ai besoin. Tout simplement parce que j’ai la même.

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