Nicole Borgeat, serial thrilleuse
Diffusée depuis le 14 septembre sur la RTS, la série Délits mineurs est l’évènement majeur de la rentrée du P.A.S. (Paysage Audio-visuel Suisse). L’on y retrouve de nombreux acteur.ice.s romand.e.s.
L’intrigue de ce serial-thriller trépidant de six épisodes gravite autour de personnages adolescents hauts en couleurs et en mystère, impliqués dans un meurtre qui éclabousse toutes les strates de la société. Une juge, une inspectrice de la brigade des mineur.e.s et une éducatrice se débattent avec cette sordide histoire pour en démêler les zones d’ombre.
Rencontre dans un bar d’hôtel digne d’un décor de film d’espionnage avec Nicole Borgeat, brillante réalisatrice et co-auteure avec Jacqueline Surchat de cette fiction haletante, qui doit ses lignes de tension à un contenu documenté, une dramaturgie efficace, un rythme soutenu et la justesse de ses interprètes, amateurs comme professionnels.
Au carrefour de multiples champs de compétence, Nicole Borgeat, autrice, scénariste et cinéaste se distingue par sa curiosité soutenue pour les questions sociales qu’elle traite avec tact, style et nuance. On la connaît également comme dramaturge pour les arts vivants et spectatrice de théâtre assidue.
@RTS/Anne Kearney et @RTS/Philippe Christin
Comment avez-vous choisi les interprètes de Délits mineurs ?
Dès le départ, il était clair pour Jacqueline Surchat, la co-réalisatrice de la série et moi qu’il s’agirait de trois rôles féminins. La production et la RTS ont fait preuve d’une vraie écoute sur ce point. Trois directrices de casting sont intervenues en ayant chacune un rôle spécifique. Annette Trumel, s’est occupée des rôles principaux dont deux ont été attribués sans audition : l’actrice suisse Noémie Schmidt incarne l’éducatrice et Marie Gillain – actrice belge révélée par le cinéma français – la juge des mineurs. Assa Sylla – l’actrice qui interprète l’inspectrice de la brigade des mineurs – a passé une audition. J’imaginais ce rôle pour une comédienne issue de la diversité, mais pas une femme si jeune. Son extrême motivation et sa capacité à travailler les contrastes m’ont convaincue.
Les adolescents.es, amateurs.es, ont été repérés grâce à un casting sauvage organisé par Minna Prader au travers des réseaux sociaux. Nous avons reçu plus de 900 vidéos ! Elle en a sélectionné une centaine, c’est-à-dire une douzaine par rôle, puis elle a mené avec son assistant le 1er casting. Elle a fait un travail extraordinaire. J’étais présente au call back* pour approfondir les essais et trouver la cohérence de l’ensemble. Dans un casting, il s’agit bien sûr d’éprouver les capacités de l’acteur.ice ainsi que son adéquation avec le rôle, mais il s’agit aussi de vérifier si on va parvenir à travailler ensemble. Ils et elles sont tous extrêmement talentueux.ses et se sont engagés pleinement dans le projet, apportant avec eux l’énergie de la découverte. Elle nous a permis de redécouvrir ce que nous étions en train de faire. Quand on joue avec des enfants ou des ados, on ne peut pas tricher. Ils sont là ! C’est ça leur force. Les acteur.ices pros doivent s’adapter et se lier à eux énergétiquement pour se caler au même endroit. C’est très beau à voir. Sur le tournage, les comédien.ne.s adultes se sont montrés généreux, valorisants et patients. Peut-être le thème de la série a-t-il encouragé cela ?
Étant donné que les personnages d’adolescents.es sont centraux, nous avons cherché les parents une fois le casting des jeunes bouclé. Je fais partie des réalisatrices qui vont beaucoup au théâtre et souhaitais depuis longtemps travailler avec certain.e.s comédien.ne.s. L’un de mes plaisirs sur Délits mineurs a été d’offrir des seconds rôles puissants, travaillés presque comme des rôles principaux. Par exemple, Valeria Bertolotto joue la mère biologique d’une fille de 16 ans qu’elle ne connaît pas. Par manque de temps, Valeria et moi nous sommes préparées par téléphone. J’ai visionné sa séquence de casting pour laquelle elle avait fait une proposition coup de poing, en termes de jeu, de costume, de postures physiques ; une véritable métamorphose. Valeria n’a qu’une scène mais cette rencontre mère-fille est marquante. Autre exemple, Nina Langensand qui incarne la mère d’un jeune délinquant, Marek. Dans l’une des scènes de tribunal, elle résilie ses droits parentaux, c’est-à-dire qu’elle abandonne son enfant à l’État ! Pour Nina qui est deux fois mère à la vie, cela n’a pas été anodin de jouer cette situation. La série permet de voir des acteur.ice.s romand.e.s formidables ; Christophe Sermet, le politicien de droite, Arcadi Radeff, le vigile au passé tourmenté, Léon David Salazar, en éducateur et compagnon de Noémie Schmidt, Hélène Hudovernik en mère d’une adolescente sous l’emprise de son copain, Dorin Dragos, le père de Marek, un dealeur égocentrique, Iria Diaz, Mariama Sylla, Antonio Buil, Alexandra Tiedemann, Antonin Schopfer et tant d’autres…
Tous les interprètes ont dû construire des figures éloignées de ce qu’ils sont à la vie. Dans une série, le temps étant compté, ils ont dû faire preuve d’autonomie et venir avec des propositions pour leur personnage. Mon rôle a surtout consisté à leur indiquer où ils se plaçaient dans la cosmogonie de la série.
Percevez-vous une différence entre les acteurs suisses, belges ou français ?
Ici, nous entretenons moins l’image du metteur en scène démiurge qu’en France. Peut-être parce que nous fonctionnons de manière moins hiérarchisée, j’ai la sensation d’une belle autonomie des acteur.ice.s. C’est d’autant plus perceptible lorsque l’on travaille avec des personnes sortant de la Manufacture** qui forme les interprètes à développer le goût de la prise en charge de leur partition et leur fait explorer les écritures de plateau. Lorsque l’acteur.ice voit que tu lui fais confiance, il ou elle peut s’autonomiser. Dans cette dynamique, le casting est déjà un temps de travail.
Vos personnages sont-ils inspirés par des personnes existantes ?
Dans le cadre de l’écriture d’un film de fiction qui ne s’est jamais financé, j’ai rencontré il y a quelques années des jeunes en prison qui m’ont beaucoup inspirée pour Délits mineurs. Pour nourrir les profils des personnages, nous avons également travaillé de manière très organique avec une éducatrice. Elle nous a fourni, à ma co-scénariste et à moi-même, énormément de matière. Elle a été d’une générosité qui me touche encore aujourd’hui. Parallèlement, nous avons rencontré des juges, des assistantes sociales, des inspecteur.ice.s de police dont les témoignages nous ont apporté une précieuse compréhension du système et de la machine judiciaire. Mais surtout, nous avons perçu leur engagement et leur foi, et cela a été un moteur tout au long de l’écriture. On ne fait pas ce genre de travail sans croire qu’il peut infléchir un destin. Au final, nous nous sommes retrouvées avec un réservoir d’histoires immense. Le plus complexe a été de faire le tri.
Vous avez réalisé plusieurs films de fiction ainsi que des documentaires. Délits mineurs est votre première série. Quel en a été le processus ? La temporalité ?
Avec la série, on s’inscrit dans un temps long. Après quelques mois de recherche sans financement, Jaqueline Surchat, Britta Rindelaub, notre productrice et moi, avons présenté l’idée de notre série à la RTS qui nous a fait confiance pour la phase 1 d’écriture dans laquelle il faut concevoir et écrire la bible*** ainsi qu’un épisode pilote, phase qui a duré un peu plus d’un an. La RTS doit valider cette étape avant qu’on puisse continuer, et si ce n’est pas le cas, l’écriture de la série s’arrête.
Pour cette deuxième phase, nous avons intégré d’autres scénaristes qui nous ont apporté leur expérience spécifique du polar. En tout, c’est plus de trois ans de travail qui peuvent ne pas aboutir, car, suite à cette deuxième phase où nous présentons les six épisodes, la RTS peut refuser de financer la série. En janvier 2023, nous avons reçu le “ok” de leur part. Le tournage s’est fait mi-juin. C’est un timing très – trop – serré, d’autant que chaque étape te révèle ce qui ne marche pas. Il faut être réactif. La bonne gestion du temps est déterminante. Pour les jeunes, nous avons fait appel à Deborah Helle, spécifiquement formée au coaching à la Royal Central School of Speech and Drama à Londres. Elle utilise une méthode qui active l’imaginaire de l’acteur.ice, pas son vécu. Nous voulions éviter que les jeunes ne s’identifient à leur rôle et qu’ils en souffrent. Un acteur professionnel maîtrise les techniques d’interprétation, mais les ados non. Deborah a pris le temps de travailler par couches. Les jeunes se sont sentis porté.e.s et encadré.e.s. Certains.es acteur.ice.s pros ont regretté de ne pas travailler avec elle.
Écriture, réalisation, … mais participez-vous au montage ?
Oui, mais c’est le cas de tous les réalisateur.ice.s. Le montage est une nouvelle écriture, c’est une étape déterminante, il faut faire avec le matériel tourné, le repenser, le réévaluer. C’est l’étape où nous sommes confrontés à ce que nous avons fait, à nos erreurs, à nos manques, une étape en vérité assez douloureuse, mais ce sont les deux monteur.se.s, Véronique Rotelli et Félix Sandri, qui ont amené un regard neuf sur la série. Quand on réalise une série, il faut accepter de travailler pour le grand public. Notre productrice fait des retours sur les différentes versions de scénari et de montage ainsi que la responsable éditoriale de la RTS. C’est parfois compliqué d’accepter les commentaires, mais au final, c’est toujours constructif et c’est un gage de qualité. En vérité, Jacqueline Surchat, la co-créatrice de la série et moi, demandons même à avoir des consultant.e.s.
Pour traverser un processus de création comme celui-là, il faut trouver des stratégies pour ne pas être aveuglées. Il arrive que la monteuse dise : “ce que tu me racontes là, je ne le vois pas dans les images”. Être confrontée à ta matière te met en face de vérités qui ne sont pas toujours confortables pour l’ego. Au théâtre, le point de vue de l’auteur.ice a une préséance beaucoup plus forte. Délits mineurs est une série télévisée qui raconte ce que je souhaitais raconter et me ressemble à plein de niveaux mais son objectif est d’être accessible à tous. Certaines choses doivent être comprises, d’autres doivent être ressenties. Si les gens disent : “On n’en a rien à foutre de ce personnage”, c’est que nous avons raté notre coup.
Le thème de Délits mineurs est-il motivé par un choix intime ?
Comment le fait de créer du lien avec un autre être humain peut changer une destinée, voilà ce dont il me tenait à cœur de parler. Et la justice des mineurs œuvre à cela. Si le jeune trouve quelqu’un – peu importe qui – dans le système avec lequel faire lien, il va trouver en lui les ressources pour s’en sortir.
À titre personnel, l’implication d’un juge a infléchi la trajectoire d’un membre de ma famille et cela lui a sauvé la vie, tout simplement. J’avais aussi cette espèce de… gratitude et de dette envers le système. Il est naturellement difficile pour les familles de victimes de se dire que la répression est une mauvaise solution. Je comprends que ce ne soit pas recevable. Pourtant, j’ai entendu des parents de victimes pardonner, comprendre les circonstances qui ont mené à la violence. Cela m’émeut aux larmes. Il s’agit d’un sujet lourd. La justice des mineurs est là pour juger si, malgré les difficultés qui sont souvent d’ordre familial et économique, le jeune aura la capacité de s’appuyer sur ce qu’on met en place autour de lui pour s’en sortir. Oui ? Non ? Nous tenions à ce que Délits mineurs se déploie dans différentes strates de la société. Nous abordons la sphère politique par la figure du politicien, le niveau judiciaire avec l’immersion au tribunal des mineurs et le niveau psychologique grâce aux personnages. Aux parcours de la juge, de l’éducatrice et de la policière qui luttent pour redonner espoir aux ados, se frottent les parcours des jeunes eux-mêmes en prise avec des difficultés profondes et des secrets. Nous trouvions intéressant que les ados résistent et mentent, qu’ils nous apparaissent aussi dans leur dureté et leur mystère. Pourquoi certains jeunes cachent-ils la vérité ? Délits mineurs est avant tout un thriller.
Stéphane Erös et Nicole Borgeat ©Philippe Christin RTS
Pensez-vous que Délits mineurs puisse avoir un impact politique ?
La série pose sans cesse des cas de conscience mais je ne suis pas persuadée que le cinéma parvienne à changer l’opinion des gens. J’avais à cœur que chaque personnage ait un moment de fragilité. Qu’elles que soient les saloperies dites ou faites, tous et toutes sont humains. Cela correspond non seulement à ma vision d’auteure mais plus largement à ma vision du monde. Et pour les acteur.ice.s, c’est galvanisant de dévoiler la vulnérabilité là où on ne l’attend pas. Ce traitement permet de montrer à quel point les deux “salauds” de l’histoire sont défaits, déconstruits.
Jusqu’où peut-on aller quand on se trouve face à un suspect réfractaire ? Voilà l’une des autres questions que pose cette fiction. Se maintenir dans la naïveté et laisser cette personne faire ? Ou réprimer ? Comment juger ? La série répond à cela car je tenais à ce que tout ne reste pas ouvert. Les personnages n’ayant pas tous la même opinion, les différents points de vue sont exposés au fil de la narration, mais la série défend un point de vue précis. Les séries ont tendance à favoriser la dimension divertissante, ou la qualité de l’intrigue. Avec Jacqueline, nous souhaitions aussi stimuler la réflexion autour de la thématique. Nous verrons si l’impact souhaité est atteint.
Qu’est-ce qui, dans vos expériences, distingue ou réunit cinéma et théâtre ?
Au théâtre, il faut trouver le lieu où transposer. De la même manière, à partir du réservoir foisonnant d’histoires vraies collectées, nous avons cherché une transposition pour l’écriture de la série. L’intérêt du processus de création réside dans le phénomène de transposition. Il y a des zones sensibles propres aux arts vivants, des sensations que l’on ressent exclusivement au théâtre et d’autres exclusivement au cinéma.
J’ai été dramaturge et metteure en scène pour le théâtre, mais en tandem. Dans mes collaborations avec la scène, j’ai apporté des outils issus d’un autre domaine. C’est ce qui les rendait utiles. Mon lien au théâtre est un peu hasardeux car il est lié aux rencontres. Il y a eu Yan Duyvendak durant quelques années avec lequel chaque collaboration a été un plaisir. Actuellement, je m’y replonge aux côtés de Paola Pagani avec laquelle je m’entends très bien. Certains écrits féministes récents m’ont encouragée à prendre la place qui est la mienne, en tant qu’autrice-réalisatrice. Chez les femmes, la peur est exacerbée par le fait que nous ne sommes ni habituées, ni encouragées à nous exposer, à porter des projets. Lorsque j’œuvre comme consultante sur la lecture de scénari, je vois davantage de femmes se remettre en question face à la critique, là où les hommes résistent davantage. Oui, je crois que les réactions sont genrées.
** La Manufacture : Haute école des arts de la scène, basée à Lausanne.
*** une bible : document de référence compilant toutes les informations relatives à la série – intrigues, arches des personnages, thématique.
Délits mineurs (6×52’)
Diffusion sur RTS 1 et Play Suisse les jeudis 14, 21 et 28 septembre
Production: Alva Film Production, Britta Rindelaub
Coproduction RTS : Françoise Mayor, Izabela Rieben
Coproduction Hélicotronc : Julie Esparbes
Réalisation : Nicole Borgeat
Scénario : Nicole Borgeat, Jacqueline Surchat et Marco Rivard, en collaboration avec Christophe Joaquin et Alain Berliner
Casting : Marie Gillain, Noémie Schmidt, Assa Sylla, Laurent Desponds, Stéphane Erös, Bruno Peki, Cassandre Oes
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En six décennies de carrière, le comédien a endossé tous les costumes. Acteur dans tous les sens du terme, il a construit une histoire qui déborde la sienne, celle du théâtre romand. Portrait.
Lola Giouse, Miss en tropisme
La “crise de la quarantaine” a donné l’occasion à Laure Hirsig de questionner comédiennes et comédiens sur la solitude, ses charmes comme sa nocivité dans leur parcours et leur pratique. Pour cette première “Traversée en solitaire”, on largue les amarres avec Lola Giouse.
Françoise Boillat La Dame du lac – Le théâtre dans la peau (VI)
Signé Laure Hirsig, (IN)CARNATIONS est un feuilleton qui donne la parole autrement à celles et ceux dont la voix publique s’est tue un vendredi 13. Sixième acte avec la comédienne Françoise Boillat.
Un dernier café avec Michel Piccoli
L’acteur nous a quitté le 12 mai, à l’âge de 94 ans. En guise d’hommage, des extraits inédits d’un entretien accordé à Lionel Chiuch à l’occasion de la tournée de “Minetti”, de Thomas Bernhard.
Julien TSONGAS Préda(c)teur- Le théâtre dans la peau (V)
Signé Laure Hirsig, (IN)CARNATIONS est un feuilleton qui donne la parole autrement à celles et ceux dont la voix publique s’est tue un vendredi 13. Cinquième acte avec le comédien Julien Tsongas.
Sandro De Feo Mutant mutin mutique-Le théâtre dans la peau (IV)
Signé Laure Hirsig, (IN)CARNATIONS est un feuilleton qui donne la parole autrement à celles et ceux dont la voix publique s’est tue un vendredi 13. Quatrième acte avec le comédien Sandro De Feo.
“Il reste dans la culture une sorte de mépris de classe”
Après un septennat à la tête du GIFF, Emmanuel Cuénod s’apprête à en remettre les clés. Dans un long entretien sans langue de bois, il nous parle du festival genevois et donne quelques coups de griffe à la politique culturelle suisse.
François Revaclier Le spirituel danse l’art – Le théâtre dans la peau (III)
Signé Laure Hirsig, (IN)CARNATIONS est un feuilleton qui donne la parole autrement à celles et ceux dont la voix publique s’est tue un vendredi 13. Troisième acte avec le comédien François Revaclier.
Valérie Liengme La créature – Le théâtre dans la peau (II)
Signé Laure Hirsig, (IN)CARNATIONS est un feuilleton qui donne la parole autrement à celles et ceux dont la voix publique s’est tue un vendredi 13. Deuxième acte avec la comédienne Valérie Liengme.
Joëlle Fontannaz La magnétique au magnéto – Le théâtre dans la peau (I)
Signé Laure Hirsig, (IN)CARNATIONS est un feuilleton qui donne la parole autrement à celles et ceux dont la voix publique s’est tue un vendredi 13. Premier acte avec la comédienne Joëlle Fontannaz.
Monica Budde, la voix libre
D’Andromaque de Racine au personnage de A de Sarah Kane, la comédienne Monica Budde campe des femmes qui, comme elle, ne s’en laissent pas conter. Portrait en toute liberté.
Braqueur de banques!
Alors que la saison 2 de « Quartier des banques » débarque sur les écrans, son réalisateur, Fulvio Bernasconi, nous parle de son rapport aux comédien(ne)s.
“Molière écrit pour sauver les meubles”
Aussi à l’aise chez Molière que chez Ionesco, Michel Bouquet, 94 ans, a voué sa vie aux auteurs. Il les évoque ici.
“L’avantage ici, c’est le Système D”
A la Chaux-de-Fonds, pays des merveilles mécaniques, on croise moins de lapin blanc que de drapeau noir. La comédienne Aurore Faivre brandit celui d’un théâtre qui ose et qui place l’humain au centre.
“Il faut rester punk dans l’âme” – Cherchez l’enfant avec Fréderic Polier
Acteur, metteur en scène, raconteur d’histoires et tricoteur de fictions, Frédéric Polier continue de croiser le fer pour un théâtre généreux et rebelle.
Daniel Vouillamoz: “Nous vivons l’époque du théâtre selfie”
Avec l’amour, la haine n’est jamais très loin. Acteur, auteur, metteur en scène mais aussi musicien, Daniel Vouillamoz effeuille volontiers la marguerite quand il parle de théâtre, cet « art pathétiquement inutile et pourtant essentiel ».
Gilles Tschudi: “C’est vrai, je ne connais pas de barrière”
Acteur puissant et subtil, Gilles Tschudi n’hésite pas à se mettre à nu, comme dans « Souterrainblues », mis en scène par Maya Bösch il y a près de dix ans au Grütli. Mais l’homme dévoile volontiers aussi ce qui « l’agit » et dresse ici une véritable métaphysique du jeu.
Jean-Luc Borgeat: “Le personnage, je ne sais pas ce que c’est”
Acteur, metteur en scène, écrivain, Jean-Luc Borgeat ne boude la parole que lorsqu’il se pose au bord d’un cours d’eau pour pêcher à la mouche.
Théâtre des Osses, théâtre de chair
On prend les chemins de traverse jusqu’à Givisiez pour y rencontrer Geneviève Pasquier et Nicolas Rossier. Leur nouvelle saison regarde la planète en face.
Sarah Marcuse: Tribulations avignonnaises
En 2018, la comédienne et metteure en scène genevoise Sarah Marcuse s’est frottée au Festival Off. Elle en rapporte un témoignage fort que nous reproduisons ici avec son aimable autorisation.
Carole Epiney, névrosée à temps partiel
Elle était impeccable dans « Les névroses sexuelles de nos parents ». La valaisanne Carole Epiney affronte les aléas de la vie de comédienne romande avec une belle énergie.
On ne peut pas être aimé par tout le monde
Difficile, l’exercice du casting? Pour comedien.ch, Nathalie Chéron, trente ans à chercher la perle rare, livre quelques « trucs » pour faire baisser la pression.
Il y a plus de compagnies que de films
Critique à la Tribune de Genève, Pascal Gavillet est un habitué du cinéma suisse, dont il connait bien les mécanismes. On fait le point avec lui.
Serge Martin cultive l’esprit d’équipe
Pour celui qui a créé sa propre école à Genève il y a maintenant plus de 30 ans, le théâtre reste une histoire de partage.