Braqueur de banques!

Dans « Quartier des banques », dont la saison 2 débarque sur les écrans romands, Fulvio Bernasconi braque sa caméra sur le coeur houleux du système. 

Certains dévalisent les banques. D’autres s’y introduisent pour en saisir les arcanes et les vertiges. C’est le cas du tessinois Fulvio Bernasconi. Un réalisateur qui sait donner une âme à un paysage. Le contraire est valable aussi. L’enfant qui s’enflammait pour Kirk Douglas dans « Vingt milles lieues sous les mers » – « les scènes sous-marines, c’était bigger than life! » – nage désormais dans des eaux plus troubles. Celles d’un milieu bancaire qui n’aime que modérément la lumière. Lui sait en jouer, comme de ses personnages dont il s’applique à révéler  la part d’ombre. Rencontre quelques jours avant la diffusion d’une nouvelle saison très attendue.

Crédit: DR

Dans quel état d’esprit est-on à quelques jours de la diffusion?

Un peu tendu. Parce que la première saison c’était quand même un succès, ici et à l’étranger. On se dit: bon sang, quelle pression! On aimerait bien que la 2e saison soit reçue comme la première. C’est un grand investissement émotionnel, physique. On a hâte de le montrer aussi. En résumé, je dirais: pression et impatience.

Est-ce comparable avec la première fois où vous avez montré une de vos réalisations à un public?

La confrontation avec le public, on la cherche naturellement, mais on la craint aussi. On veut toujours être aimé: on veut que nos créatures soient aimées. Donc on a peur pour elles, pour nous. C’est quelque chose qui n’a pas disparu chez moi.

Est-ce que l’engagement est le même sur une série que sur un film?

Sur la série, surtout la 2e saison, on a travaillé très très vite. Je ne parle pas de l’écriture, je parle en termes de réalisation. Mais c’est presque comparable. C’est très intense, il y a une très grande densité dans ce qu’on fait. Par exemple, dans “Quartier des banques”, on fabrique deux épisodes en parallèle. Et c’est quand même un engagement de 13-14 mois.

Plus d’un an d’une vie…

Oui, c’est dense. C’est vraiment… je ne veux pas trop me plaindre parce qu’il y a des gens qui vont dans la mine, mais c’est vraiment beaucoup d’heures de travail. Quand je dis beaucoup, c’est parfois 16 heures par jour. En même temps, c’est la passion aussi qui nous pousse. On n’a pas non plus le couteau sous la gorge.

Au regard d’un long métrage, la série induit un autre rapport aux comédiens? 

Dans ma manière de travailler, j’essaie toujours de donner la priorité au jeu, aux comédiens. Parce que in fine ce qu’on voit à l’écran c’est l’émotion qui est jouée par le comédien. C’est clair que sur une série on dispose de moins de temps pour tourner que sur un film. Dès lors, on en a un peu moins  pour les comédiens. Mais j’essaie de passer du temps à lire avec eux. Donc il y a ces périodes de lecture et de répétitions. J’en ai besoin et je pense que c’est bien pour le résultat final. Mais la méthode ne change pas. Ce n’est pas parce que c’est de la télé que c’est différent. L’important c’est que le (la) comédien(ne) devienne le personnage. Tous les efforts sont dirigés dans cette direction. 

Le casting s’est effectué entre la Belgique et la Suisse. Comment intervenez-vous dans ce processus?

Je sais gré aux directrices de casting d’avoir fait un super travail. Avec elles, je parle du rôle, du personnage, quel acteur je cherche, etc. Normalement, elles présentent des photos dans un premier temps. Elles effectuent ensuite un petit test, une petite scène avec les comédiens et après je regarde, seul ou avec le producteur. Ensuite on choisit 4-5 acteurs pour chaque rôle… On se rencontre et j’essaie de voir comment on peut travailler ensemble sur le personnage, voir s’ils sont sur la même longueur d’onde. Pour les rôles principaux, il arrive que l’on fasse une deuxième séance de casting, un peu plus longue. C’est un processus qui prend pas mal de temps..

Comme on s’engage sur du long terme, la confiance joue un rôle important…

Pour moi, ce n’est pas différent d’un film. Si je cherche un acteur, je cherche à ce qu’il soit bon techniquement. Quelqu’un qui “est” le rôle: ça aussi c’est important. On a une idée du personnage et l’acteur doit l’incarner aussi physiquement. Mais parfois on prend des acteurs qui ont un type auquel on n’avait pas du tout pensé. Parce que la personne du casting nous le propose. Moi je cherche quelqu’un avec qui je puisse travailler sereinement, qu’il n’y ait pas de conflit. J’ai plutôt envie de travailler dans la confiance et de partager des choses… Je crois – mais il faut demander aux acteurs – que je suis plutôt ouvert aux propositions des acteurs. Je conçois le film ou la série comme un travail collectif à faire avec eux.

Vous vous attendez à ce qu’ils soient des forces de propositions…

Oui. Vraiment, on travaille ensemble. Moi j’interviens juste pour structurer. Je montre une direction et c’est important que l’acteur emprunte la même. Et quand tout va bien, la performance de l’acteur va au-delà de ce que j’avais imaginé. C’est le but.

Dans la série, il y a une place importante accordée aux femmes, qui sont des personnages clés. 

Le processus de création de la série est long. Nous avons commencé en 2015. Et c’est quelque chose qui s’est fait petit à petit. Déjà, le principal protagoniste est une femme… Disons que tous les créateurs de la série sont d’accord: ils aiment les personnages de femmes fortes. Je pense que dans la 2e saison il y en a encore plus. Des personnages de femme qui étaient un peu effacés lors de la première saison prennent plus d’importance.

Je pense aussi à « Miséricorde », film où vous aviez confié le rôle du “chauffeur” de camion à une femme…

Oui, oui (rires). Pour être honnête, l’idée que ce soit une femme vient du scénariste, Antoine Jaccoud. Pour ma part, j’aime travailler avec les femmes. Mais aussi avec les hommes. C’est la même technique, les mêmes ressorts. Ce qui est important c’est le rapport entre l’acteur et le personnage…

Il y a des nationalités différentes et des parcours variés dans le casting. François Florey, par exemple, vient du théâtre, quant Arnaud Binard, lui, est un habitué des séries. On se règle comment sur cette diversité?

La différence est dans la méthode, pas dans le parcours de chacun. Ma formation de directeur d’acteur, c’est plutôt la méthode Stella Adler. C’est avec elle que je me sens le plus à l’aise. Du coup, avec les comédiens qui ont une grande familiarité avec cette méthode, ça va peut-être aller un peu plus vite. Mais in fine c’est une petite différence: je sais m’adapter. Et les aspects fondamentaux, pour la direction d’acteur, ne varient pas. Etant comme je suis, j’ai tendance à diriger par ce qu’on appelle la cause, pas l’effet. Je ne vais pas dire à un comédien: il faut que tu sois triste. Cela ne rime à rien. J’ai eu une fois affaire à un comédien très spécial qui réclamait que je lui dise si son visage devait être comme ci ou comme ça, mais c’est un cas très spécial. Sinon, je pense que l’on peut parler un langage universel, dans le jeu.

Dans “Misericorde”, vous filmiez l’intime par le biais des grands espaces canadiens. Quel type d’espace se déploie dans une banque?

C’est complexe. Je n’ai pas beaucoup de goût pour ce que j’appellerai le drame bourgeois: est-ce qu’il m’aime? Est-ce que je reste avec elle? Mais c’est une question de goûts personnels. Je suis plus attaché aux gros conflits: est-ce que je dois me venger ou pas? Est-ce que je peux tuer quelqu’un?

Plutôt la tragédie grecque que le Boulevard…

… ou que le théâtre bourgeois, oui. Mais dans une bonne histoire il y a l’espace pour les deux. J’essaie de concilier, en matière de jeu, des espaces où l’acteur peut jouer de l’universel, du tragique, et des moments plus intimes. Parce que je pense que nous sommes constitués ainsi, nous les êtres humains. Je dirais que dans une bonne histoire, c’est important d’avoir les deux: l’intime et le tragique, le puissant.

Et aussi le pouvoir, qui est au coeur de “Quartier des banques”.

Dans la série, il y a naturellement une dimension sociale. Le pouvoir, les banques… Ce sont des gros drames avec, en parallèle, des drames familiaux. Mais il y a des rapports plus « normaux », moins épiques. J’essaie de traiter les deux avec la même finesse.

Est-ce qu’il est délicat d’aborder le sujet des banques quand on tourne en Suisse?

Il y a eu un peu d’attention de la part des banques lors de la première saison. Mais je dois aussi dire que la télévision nous a toujours protégé. Je ne veux pas faire trop de rhétorique, mais c’est quand même un exemple d’indépendance du service public en Suisse. Honnêtement, on n’a pas eu de censure. Ce qu’on voulait mettre, on l’a mis.

Qu’en est-il des modes de production? On sait que le service public, justement, mise beaucoup sur les séries…

Nos moyens sont quand même assez limités par rapport aux autres pays. C’est difficile d’en parler parce que tout change très vite. Je ne compare même pas avec les séries françaises, italiennes ou allemandes. Les budgets sont 3 ou 4 fois le nôtre à la minute (ndlr: chaque épisode coûte environ 900 000 CHF). En plus , nous sommes dans un pays très cher. Tout est extrêmement cher. Donc, nos moyens restent quand même limités. Pour “Quartier des Banques”, il y a un peu plus. Mais je ne vais pas me plaindre non plus. Il faut faire avec la réalité du marché.

Le tournage remonte à plusieurs mois. Où en êtes-vous actuellement de vos projets?

On m’a proposé d’adapter un livre de Joseph Incardona pour le cinéma. Là, on arrive à une version du scénario qui est assez solide. On va essayer de financer ça. Le protagoniste est une femme, encore une fois.

Quels sont les univers cinématographiques qui vous attirent le plus? J’ai lu que vous aimiez le côté “physique” du cinéma…

La dimension physique, la violence, c’est un peu mon terrain. Disons que j’aime bien quand il y a de l’action physique. Même dans la vie. Dans le jeu, on peut exprimer beaucoup de choses sans parler. Quand je dirige les acteurs, on essaie toujours d’enlever des mots. Ils peuvent s’exprimer au travers d’un regard, avec le langage du corps qui est toujours beau. J’ai une attirance pour ça, pour les histoires où il y a de grands conflits, du drame. Peut-être n’est-ce pas très populaire de dire ça en Suisse, mais j’aime quand c’est bigger than life. Je pense que l’on peut faire aussi de très beaux films sur des choses plus intimes… “Marriage story”, avec Scarlett Johansson, c’est un film sur une séparation et c’est très beau. Mais disons que je suis naturellement moins attiré par ça.

Quel film, s’il y en a un, vous a décidez à vous tourner vers la réalisation? 

La première fois que je suis allé au cinéma, c’était avec mon père, et nous avons vu “20 000 lieues sous les mers”. Avec Kirk Douglas. J’ai surtout le souvenir d’une scène sous-marine, c’était extraordinaire pour moi, fantastique. Je reviens à ça parce que c’était vraiment bigger than life. Après, ado, j’ai vu “Killing Fields” (La Déchirure): ça m’a donné l’idée que le cinéma peut être beaucoup plus sérieux aussi, ce n’est pas juste du divertissement. Plus tard, j’ai été marqué par des films comme “Strangers than Paradise”, “Nola Darling”, des films de ce genre. Mon réalisateur préféré, c’est Fellini. C’est d’ailleurs bizarre par rapport à la direction d’acteur, parce que c’est une toute autre méthode. On ne pourrait plus faire des films comme les siens: c’est magnifique. Et le jeu… ça dépend des films… mais le jeu dans “La Dolce Vita”, il est réaliste, très précis, en tous cas Marcello Mastroianni est d’une grande finesse. Surtout quand on sait comment Fellini dirigeait les acteurs. On comprend bien que ça marche quand il fait “Casanova”, qui réclame un jeu plus théâtral. Un de ses comédiens à déclaré: il nous considérait, nous les acteurs, comme des marionnettes. Mais bon, ça marchait… Il y a aussi cette fameuse phrase d’Orson Wells: “En Italie, il y a 60 millions de bons acteurs moins 3000. Les 3000, ce sont les professionnels”. Je ne suis pas d’accord sur les 3000, mais on comprend, ils ont cette facilité devant la caméra, sur scène, un peu comme les Américains. Une chose que nous n’avons pas beaucoup, nous, en Suisse.

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