Sébastien Ribaux, l’amour de la psyché

J’AI DEUX AMOURS (IV) Parce qu’il vaut mieux avoir plusieurs cartes dans son jeu, certain.e.s comédien.ne.s partagent leur temps entre plusieurs activités. Dans ce nouveau volet, Laure Hirsig dévoile le “double je” de Sébastien Ribaux.

Comédiennes et comédiens de ce feuilleton ne sont pas à demi-passionnés, mais doublement ! Parallèlement à leur métier d’interprètes, ils se consacrent pleinement à une autre pratique. Choisir, c’est renoncer. Eux dessinent un troisième territoire, à l’image de leur curiosité et de leur complexité, où leurs deux Amours peuvent s’ébattre en toute liberté.
Voici les anti-dilettantes, ouverts sur le monde, dont les témoignages tordent le cou à un solide préjugé sur les comédien.nes. Absorbés par la contemplation ébahie de leur nombril hypertrophié, ces êtres éthérés planeraient au-dessus du réel, captifs volontaires d’un monde parallèle, ou insouciance rime avec indolence. Rien n’altère la surplombante rêverie dans le cœur égoïste de la tour d’ivoire où ils se terrent. Planqués dans la fiction, actrices et acteurs s’épargneraient les aléas de la réalité. Ces indécrottables Narcisses font de l’exhibition profession de soi et de foi. Logique : l’ego gonfle sous les projecteurs, voilà un phénomène thermique bien connu. Être ou paraître, c’est comme boire ou conduire ; il faut chois… Stop !
Les idées préconçues sur les « théâtreux » ont la dent longue et la peau épaisse. Soyons aussi coriaces qu’eux pour les contrer. Femmes et hommes de théâtre ne sont pas d’immuables monolithes. Leurs champs d’action contribuent, au contraire, à opérer des changements concrets et pacifistes au sein de la société civile.
Je suis partie à la rencontre de polytalentueux qui ont accepté de dévoiler la face cachée de leur lune de miel avec un deuxième amour.

Photo page d’accueil©Anne Frusciante

Teenfactory © Sylvain Chabloz

«Avant les mots : le sourire. Quand de scène il vient de sortir, quand on se croise sans prévenir ou juste avant de s’entretenir, c’est comme ça que Sébastien entre en matière, comme ça qu’il flaire à qui il a affaire.
Son sourire n’est pas de convenance, mais trait d’esprit en déshérence qui l’accompagne en blouse blanche comme sur les planches. Car l’homme de théâtre est aussi infirmier. Quelles que soient ses attributions, l’âme trône au centre de ses préoccupations. Il la panse ou la pense, la soigne ou la fictionne, combinant à sa sauce l’art et la vie, le théâtre et la psychiatrie, avec humour et philosophie.
Acteur fétiche de l’outsider Sandro Palese, associé à plusieurs spectacles de Pierre Maillet et de Christian Waldmann, il met en scène l’entropie, la verve délirante de Copi et offre à Aloïse Corbaz – peintre iconique de l’art brut – une vie scénique imaginaire.
Sans forcer, Sébastien Ribaux s’affirme avec douceur et singularité.
Sans hésiter, je m’en vais l’interroger sur son amour de la psyché, à celui du théâtre corrélé.

Comment vous projetiez-vous enfant?

– Enfant, j’ai passé beaucoup de temps dans les hôpitaux parce que je me cassais tout le temps quelque chose : la clavicule, le poignet, deux fois le bras. J’ai grandi vite ; mes os étaient fragilisés par cette croissance fulgurante. La fracture du bras s’est mal remise. J’ai dû porter un plâtre quasi une année à cause des complications. Ma mère m’accompagnait à l’hôpital, que j’associais donc aux moments agréables passés avec elle, plutôt qu’à mes blessures. Cet univers m’a fasciné dès l’enfance et conduit à me projeter dans un métier de soignant. Parallèlement, j’avais une facette midinette. Je rêvais de star système. La télé-réalité n’existant pas encore, il fallait être acteur ou chanteur pour devenir célèbre. Comme je chantais faux, je me rêvais acteur.

Comment débutez-vous le théâtre?

– L’un de mes oncles m’emmenait de temps en temps voir des humoristes ou du Boulevard à Paris quand j’étais enfant. Les spectacles vus ne m’ont pas laissé de souvenirs impérissables. Par contre, je me souviens de mon émotion au moment des saluts et des applaudissements. Adolescent, prendre des cours de théâtre aurait été bien trop confrontant pour moi. Monter sur scène devant des gens qui me regardent ? Jamais ! J’ai passé ma maturité tout en sachant que je ne souhaitais pas poursuivre d’études théoriques. J’ai hésité à faire médecine mais comme je voulais être actif rapidement, j’ai opté pour l’école d’infirmier et me suis spécialisé sans hésiter en psychiatrie. Une fois diplômé, j’ai commencé à travailler. Je pense qu’on ne s’oriente pas vers la psychiatrie par hasard mais aussi pour comprendre des choses sur soi. Au bout de 2 ans d’activité, cette petite thérapie indirecte m’a permis de réaliser : « Tu en as toujours rêvé, alors fais-le : prends un cours de théâtre ». J’ai commencé par des cours du soir. Pendant l’été, j’ai pris un congé non payé pour suivre un stage au cours Florent. Et puis… je suis tombé malade. On m’a diagnostiqué un problème de santé grave. J’avais 22 ans. J’ai été opéré, puis j’ai suivi le traitement nécessaire. Aussi étrange que cela puisse paraître, je n’ai pas vécu cette maladie comme un traumatisme. Je n’ai jamais été inquiet pour moi. Intérieurement, je me disais : « Soigne-toi et après, fais ce que tu as à faire ». J’ai pris cette épreuve comme un message et l’occasion de faire un pas immense dans ma vie. Après cela, j’ai assumé ouvertement ma sexualité et décidé de faire une école de théâtre professionnelle. Comme je prenais des cours du soir aux Teintureries dont le programme pédagogique me semblait complet et intégrait des intervenants extérieurs internationaux, j’ai opté pour cette école. Je m’y suis formé de 26 à 29 ans.

Quels sont les enseignements qui vous ont marqué?

– Les cours centrés sur le corps et la voix réveillaient des émotions déstabilisantes que je ne maîtrisais pas rationnellement. Vulnérabilisé, je peinais à prendre des initiatives dans ces matières-là, qui m’ont donc – pour le défi qu’elles représentaient – marqué. Pierre Maillet, acteur et metteur en scène associé à la compagnie des Lucioles, a été déterminant dans mon parcours. Il m’a permis de découvrir Copi, auteur dont j’ai ensuite monté plusieurs textes. Je me souviendrai toujours, le premier après-midi de travail avec lui sur Les quatre jumelles : nous avons pleuré de rire pendant 4 heures ! Les répétitions sous sa direction étaient comme une fête, qui a semblé porté ses fruits puisque nous avons repris le spectacle à la sortie d’école en tant que compagnie professionnelle. Pierre a continué à en assurer la mise en scène. Nous avons par la suite fait trois spectacles avec lui. Intérieurement, je résistais un peu au message sacrificiel sous-jacent de l’école : « il faut donner de soi ». Avec Pierre, nous apprenions en riant et en déconnant, ce qui produisait un écho cohérent avec l’univers de Copi, à la fois déjanté et tragique. Le ludique me plaît au théâtre. J’en ai aussi besoin dans mon boulot d’infirmier. J’ai besoin de décompresser par l’humour.

D’où vient et à quand remonte votre intérêt pour la psychiatrie ?

– Tout ce qui échappe à la norme m’intrigue. Ado, je me sentais moi-même, en tant qu’homosexuel, en marge, et ce, même si je n’ai jamais été brimé. Comprendre pourquoi l’on sort du moule me fascine. Parfois, je me demande si ce sont ceux que l’on désigne comme “fous” qui sont hors norme ou si c’est le système construit par la société qui les met hors norme. Mon rapport aux patients en psychiatrie est parfois tellement déroutant que les rapports normaux me semblent, par contraste, un peu fades. Il y a quelque chose de « brut » dans la relation que j’aime. Pas le temps de s’encombrer avec les convenances. Agir au mieux avec la douleur de gens en crise, je trouve cela beau et fort. Par ailleurs, ce métier m’amène à rencontrer des gens que je ne rencontrerais jamais dans la vie.

Qu’est-ce que la psychiatrie vous apporte d’unique ?

– Quelque chose de précieux quant à ma place dans la société. Éthiquement, je trouve juste d’agir à cet endroit. Il y a quelque chose de valorisant à voir les gens évoluer et aller mieux. Intellectuellement, cela me passionne de chercher l’endroit de la relation avec chaque personne, de trouver le bon angle d’approche pour entrer en communication puis de réfléchir avec elle.
Je travaille aux urgences psychiatriques, nous accueillons majoritairement des gens qui arrivent en état de crise. Par ailleurs, une ligne téléphonique permet de traiter certaines situations par téléphone. Le système de santé étant saturé de toutes parts, nous recevons parfois des personnes admises d’abord aux urgences somatiques. Pour ne pas laisser attendre trop longtemps des personnes en détresse psychiques, nous assurons les premiers entretiens et traitements d’urgence avant que ne débutent des consultations régulières dans un autre service. Cela peut être frustrant d’entamer un travail avec des patients, tout en sachant que nous devrons bientôt les lâcher. Trouver des clés au cas par cas demande du temps et un suivi. Avec l’expérience, tu sens que l’attitude à adopter avec quelqu’un qui arrive délirant et agité n’est pas la même que celle à adopter face à quelqu’un de déprimé, abattu et hanté d’idées suicidaires. La relation de soin à instaurer se révèle au présent, tout comme l’évaluation de la capacité d’introspection du patient. Jusqu’où une personne est prête à se poser des questions sur son état, ou pas ? À mes yeux, c’est proche du travail de terrain sur le plateau. Comment dire le texte ? Comment traduire ce que veut le metteur en scène en y ajoutant ce que toi, tu souhaites dire par en-dessous ? À cet endroit-là, je ressens fortement le parallèle entre mes deux métiers.

Vous arrive-t-il d’être inspiré au théâtre par des personnes que vous soignez en psychiatrie ?

– En tant que comédien, je ne pense pas à ça. Par contre, en tant que metteur en scène, je prends souvent des exemples issus de comportement observés à l’hôpital pour donner une indication à une comédienne ou un comédien. Par exemple, avec Copi ça marche à fond. Cela marche avec tous les textes que j’ai montés. Cette source d’inspiration viendrait sans doute moins immédiatement sur du Racine ou du Shakes… ah si Shakespeare ça marcherait aussi (rires). En fait, je n’ai expérimenté qu’avec du contemporain parce que je n’ai pas monté de classiques.
À une époque, je retranscrivais des paroles, des échanges et des évènements vécus sur mon lieu de travail. Je ne le fais plus. Par contre, l’envie de faire un seul en scène, inspiré de l’histoire des patients mais aussi des soignants et du personnel médical avec lesquels je travaille, me tenaille depuis longtemps. Certaines personnes m’ont profondément touché. Leurs témoignages sont por- teurs d’une poésie magnifique. J’aimerais les mettre en scène sans les modifier. Les jouer comme je les ai vus et ressentis dans la réalité. Mais est-ce juste pour la personne ? Je me questionne sur ma légitimité tout en estimant qu’il est important d’offrir un espace à ces paroles. En résumé, mon envie reste forte mais je n’ai pas encore le déclic.

Anarchie en Bavière ©  Sébastien Finger

” Pratiquer deux métiers n’a jamais été un calcul de ma part. Je trouve que c’est un luxe de disposer d’un double champ d’action, même si cela m’épuise parfois au niveau organisationnel. J’ai assez rapidement compris que j’ai besoin des deux pour avancer et ne pas tourner en rond.”

 © Sébastien Finger

À l’inverse, votre pratique d’infirmier en psychiatrie influence-t-elle votre pratique théâtrale ?

– Clairement ! Au début de ma carrière, j’ai travaillé comme infirmier dans un centre de jour pour adultes. La philosophie du centre reposait sur le jeu thérapeutique. Nous jouions beaucoup devant les patients, mais attention, pas du psychodrame. Par exemple, quand une personne souffre de tiraillements entre deux états émotionnels sans en avoir pleinement conscience, deux soignants peuvent prendre en charge chacun l’une des émotions et la jouer devant la personne. Le patient peut ainsi “voir” les deux pôles avec recul. Nous travaillions également sur le conflit, y compris au sein de l’équipe soignante. Pour certaines personnes, se mettre en conflit signe la fin de la relation. Le jouer permet de dépasser cette crainte et de continuer à travailler ensemble. J’ai donc commencé les soins en activant assez directement ma part théâtrale.
Lorsque nous menons des entretiens à deux, nous utilisons le jeu de l’autocritique entre soignants afin de pas rester focalisés en permanence sur le patient. Et lorsque je mène un entretien seul, il m’arrive de rejouer parfois certains moments de la consultation devant mes collègues dans le bureau. J’aime beaucoup faire ça. La restitution par la reconstitution de l’information permet de se faire superviser de manière ludique et de décompresser. Je joue, au plus proche du réel, la manière dont s’est comportée et dont s’est exprimée la personne. Évidemment, tout reste confidentiel. Parfois, il ne faut rien jouer, il faut juste raconter. Parfois, le ton est terriblement dramatique, parfois tellement déroutant et déconnecté de ce que l’on éprouve dans la normalité que nous ressentons le besoin d’en rire. Il n’y a pas un soupçon de moquerie dans notre rire. Il exprime notre surprise et permet d’expulser la tension afin de pouvoir être clean pour le prochain entretien. Il m’arrive aussi de rire de moi-même, lorsque je suis empêtré dans une situation, ou décontenancé.

Vos collègues viennent-ils vous voir au théâtre ?

– Majoritairement, ils sont intéressés et demandeurs. Au début de ma carrière, je recevais régulièrement des remarques du genre : « Mais, tu fais ça comme loisir ? ». Si j’entends ça maintenant, je coupe court. Je ne défends plus mon bout de gras. Je me suis trop épuisé dans ce débat. Je reçois de moins en moins de commentaires de cette nature. L’une de mes premières collègues en psychiatrie siège comme secrétaire dans le comité de l’association qui gère ma compagnie. Elle a toujours tout suivi. Petite anecdote, le dernier spectacle dans lequel j’ai joué, Les Absolues, mis en scène par Sophie Pasquet a pu être présenté aux élèves en représentations scolaires mais pas devant le public lambda à cause du Covid-19. Une version filmée accessible en direct a donc été réalisée. Mes collègues ont regardé la pièce en streaming live sur l’écran de notre bureau à l’hôpital.

Qu’est-ce qui vous a mené à la mise en scène ?

– Pendant longtemps, monter un projet m’angoissait trop. Mon trac d’acteur n’est pas de même nature ; tu es sur scène, tu peux agir. En mise en scène, tu as beau faire des notes, au moment où cela se passe, tu ne contrôles plus. Je me mets la pression parce que je suis sensible à ce que les autres pensent. J’ai envie que cela marche – dans le sens que cela provoque quelque chose – pour le public aussi, pas seulement pour moi.
J’ai fait une première mise en scène presque par hasard. Nous jouions Le Songe d’une nuit d’été avec des comédien.nes issu.es de différentes classes des Teintureries. Pour la première fois, nous ressentions la dynamique de troupe, tant la connexion entre nous était forte. « Et si on bossait ensemble ? ». Dans le groupe, on me voyait bien à la mise en scène ; ça a commencé comme ça. Le premier texte que j’ai monté était L’homosexuel ou la difficulté de s’exprimer de Copi, que nous avons joué au Contexte Silo à Renens. Là, je n’ai pas paniqué car le spectacle se construisait naturellement, j’aimais les acteurs, ce qu’ils proposaient me faisait rire. Je me sentais protégé par la dimension restreinte du Silo. Bref, j’étais en confiance.
Viviane Gay m’a beaucoup encouragé et engagé comme metteur en scène au sein de sa compagnie avant que je créé ma propre structure. Par la suite, j’ai obtenu la bourse de compagnonnage pour jeunes metteurs en scène pour les saisons 2014-2016. Dans ce cadre, j’ai assisté Guillaume Béguin en Suisse et Bruno Geslin en France. L’année suivant le compagnonnage, j’ai monté mon projet. Quand je mets en scène, je pars des personnes que j’ai en face de moi. Je ne prévois pas en amont comment dire le texte. Cela ne m’intéresserait pas de réaliser un spectacle prédéfini. Pour moi, la mise en scène se construit dans la rencontre et la relation à l’équipe. Il faut aussi qu’il y ait une rencontre avec un texte et une nécessité personnelle à le monter. Je ne suis pas dans une démarche productiviste. Stratégiquement, je devrais sans doute occuper plus régulièrement le terrain mais je n’y arrive pas. Je suis peut-être quelqu’un de lent ? De plus, je suis dans une période de ma vie où je ressens le besoin de ralentir. L’état général du monde est peu stimulant. Il faut que je retrouve la foi et le sens. J’ai obtenu une bourse de recherche qui va réactiver une démarche concrète.

 

Votre cœur continue-t-il à palpiter pour vos deux Amours ?

– Dans mon métier d’infirmier, j’ai toujours eu la faculté de mettre de la distance. Je ne suis pas hanté au-delà de ma présence sur le terrain, même quand une situation me touche profondément. Mais actuellement, le rythme de travail est tellement dense ! En 10 ans de travail aux urgences psychiatriques je n’ai jamais vécu un tel surmenage. Il nous arrive d’avoir trois situations à gérer en même temps. La qualité du soin en pâtit forcément. En fin de journée, j’ai parfois besoin d’une heure pour redescendre. Malgré l’épuisement psychique général, je réalise qu’il est important pour mon équilibre d’avoir un pied dans la réalité, dans le concret, grâce à la psychiatrie. Même si j’aime le théâtre, je suis content de développer cette autre profession. Bien sûr ; le théâtre est nécessaire, mais en étant soignant, j’ai une réponse concrète à mon besoin d’utilité immédiate. Et j’aime aussi avoir un horaire, au-delà duquel mon travail est fini. Quand je suis comédien, j’entre dans un processus que je ne mets jamais sur off. En sens inverse, mener une autre activité qu’infirmier me permet d’avoir envie d’y retourner. Si je travaillais à plein temps aux urgences psy, je ne suis pas sûr que je tiendrais. C’est usant. J’ai conscience de cela par rapport à mes collègues. Ils sont contents de travailler avec moi car j’arrive de bonne humeur, avec l’envie de travailler. Le théâtre me ressource. Pratiquer deux métiers n’a jamais été un calcul de ma part. Je trouve que c’est un luxe de disposer d’un double champ d’action, même si cela m’épuise parfois au niveau organisationnel. J’ai assez rapidement compris que j’ai besoin des deux pour avancer et ne pas tourner en rond.

Propos recueillis par Laure Hirsig

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