“C’est vrai, je ne connais aucune barrière”

Acteur puissant et subtil, Gilles Tschudi n’hésite pas à se mettre à nu, comme il y a quelques années dans “Souterrainblues” de Maya Bösch. Mais l’homme dévoile volontiers aussi ce qui “l’agit” et dresse à cette occasion une véritable métaphysique du jeu

L’orage est arrivé sans prévenir. Un tonnerre verbal qui a retenti sous les poutrelles de Mottattom, l’ancienne usine genevoise reconvertie en fabrique artistique et en lieu de répétitions. Dans les ateliers, il y a eu un silence, puis certains ont manifesté leur inquiétude. Ils ignoraient que l’esclandre, intentionnelle, était destinée à appuyer un propos. Sans préparation, sans même avertir quiconque, Gilles Tschudi venait de montrer qu’une colère peut surgir de nulle part. Et que l’acteur peut s’allumer au feu d’une émotion subite, corps et voix faisant alors écho à cette brusque décharge d’adrénaline. Son coup fait, Gilles Tschudi s’est réapproprié cette ironie bienveillante qui, comme son chapeau aux larges bords, ne le quitte presque jamais. Pour être honnête, il faut préciser que l’auteur de ces lignes vient de travailler avec ce drôle de paroissien natif de Bâle, au fil d’une aventure à la fois artistique et humaine. D’où la volonté de partager ici une approche du métier d’acteur qui a aussi valeur existentielle.

Etre acteur, c’est un “métier” ou bien cela va au-delà?

Pour moi, c’est un état de vie. C’est une chose qu’une parente avait dit à ma première femme : « Tu sais, si tu épouses un comédien, il faut savoir qu’il est 24 h sur 24 comédien ». Et là, on peut penser qu’il va jouer 24 h sur 24 la comédie, ou bien qu’il va « jouer ». Je pense qu’il faut le comprendre autrement. Il faut être conscient que quelqu’un qui travaille comme instrument, et pas seulement comme interprète de cet instrument, a toujours l’instrument avec lui. L’instrument est tout le temps en train d’agir, de donner des sons. Donc, dès le moment où il a compris ça, il est naturellement 24 h sur 24 dans son métier, parce qu’il est tout le temps en action. Comme comédien ou comme acteur, je suis toujours sur scène. J’ai toujours dit que je ne suis pas capable de jouer quelqu’un d’autre que moi, parce que je ne sais pas comment : la seule chose dont je dispose, c’est moi. C’est mon corps, mes pensées, mes émotions, alors comment jouer quelque chose d’autre que ça? C’est comme si on demande à un piano de jouer un violon : il va dire non, moi je suis piano et j’ai les sons d’un piano. Je peux essayer de prétendre que je suis un autre, mais je ne peux que jouer ce qui est en moi.

 C’est une manière de mettre l’essentiel de soi au service du jeu…  

C’est vrai que je n’ai aucune barrière. Les seules barrières qui sont les miennes comme être humain, ce sont les choses de mon inconscient, celles dont j’ignore l’existence. Mais si l’on me dit ouvre cette barrière, alors je peux le faire. Ce qui est aussi difficile, c’est que dans la vie quotidienne, j’ai affaire à des êtres humains qui eux aussi ont des barrières, qui souvent cherchent à donner une image d’eux-mêmes. Je tiens à les respecter, à ne pas les brusquer, mais sur scène, comme je « joue » un rôle, alors là je peux tout montrer, je n’ai plus besoin de barrière pour exister dans une société, pour respecter l’autre, pour ne pas le choquer. Là, je peux tout être. 

Tu as le sentiment que nous étouffons tous sous le poids des codes et des règles?

Ce sont les codes sociaux, les codes de l’éducation, les codes qu’il faut respecter pour être. On l’apprends très tôt. Il y a un Autrichien qui a dit : « 99,9 % des individus naissent génies et après l’écolage il n’y en a plus que 0,1 % ». Parce qu’ils ont tous été codés. Parce que la société veut se reproduire dans ses limites et on a peur des gens qui n’ont pas de limite. On ne peut pas les manipuler, pas les intégrer, ce sont des bombes, on ne sait jamais si tout va craquer, on ne peut pas les tenir. 

Je vais me faire l’avocat du Diable, mais les normes ne sont-elles pas indispensables pour pérenniser une société?

Alors, c’est beau de se dire « avocat du Diable », parce que c’est le Diable qui a des problèmes dans toute cette histoire. C’est clair que le Diable nous structure. C’est lui qui nous met dans des corsets. Parce que c’est l’ange déchu, c’est lui qui a créé le monde du jugement, c’est lui le chef. Et quelqu’un qui est en dehors de ce jugement du Diable, il n’y en a qu’un, je ne veux pas partir dans un christianisme de circonstance, mais Jésus est ce prototype de l’homme libre qui est en dehors de l’univers du Diable, qui ne se laisse pas provoquer. Et donc qui n’entre pas dans les normes. Et c’est donc lui qui est le plus dangereux pour le Diable.

Il y a la part du Diable en chaque individu aussi…

Ah mais bien sûr : on l’a codé en nous. Nous sommes tous des adeptes du Diable.

Est-ce qu’un bon comédien, justement, parvient à saisir où se situent le Bien et le Mal? Afin de pouvoir évoluer par rapport à ces deux pôles?

Qu’est-ce que c’est un bon comédien ? Moi, je dirais : quelqu’un qui a des limites liées à son corps qui vieillit, à sa mobilité, à sa langue de naissance. Donc des limites données par la nature. Mais qui résiste à la volonté d’être une image afin de devenir le plus transparent possible et donc capable de laisser exister en lui ce qui est demandé. Ce qui veut dire qu’il sera capable de structurer – c’est comme de la pâte à modeler – des moments où il n’imite pas sa propre image. Il sera une masse de pâte à modeler et on peut tout faire avec cette pâte.

Il y a une notion dont tu te méfies, c’est celle du personnage.

Le personnage, c’est le masque. C’est à travers la situation que se crée quelque chose. Et c’est à travers elle que l’on peut comprendre quelque chose. Pas à travers une personne. Une personne n’existe pas, elle n’existe que dès qu’elle entre en interaction. On voit comment les énergies passent à travers elle, comment elle agit-réagit envers l’autre, envers la situation. Et les mots qui passent à travers elle sont vivifiés à travers ce qui se passe dans la situation. Donc, les énergies qu’elle a en elle dans une certaine situation vibrent, et si dans cette vibration on laisse vibrer le texte, on a le comédien dans la situation du moment. Si tu travailles sur un personnage, si tu n’es pas en relation à la situation, tu n’as rien.

Etre soi-même comédien, en quoi cela influence-t-il ta direction d’acteurs quand tu mets en scène?

Une chose importante, c’est d’essayer très vite de mettre les comédiens en relation. Les positionner dans le lieu, les positionner envers l’autre. Après, essayer de les placer en confrontation. D’autre part, je n’aime pas vraiment que les comédiens apprennent leur texte parce qu’ils les apprennent absolument en dehors de l’écoute de l’autre. Donc toutes ces vibrations sont maintenues dans un corset, parce que chaque mot est une forme. Et tu crées ce corset, cette image, sans être en relation avec qui que ce soit. Tu es uniquement avec toi et donc tellement loin de la réalité que l’on va créer sur scène, où que j’aimerai pouvoir faire vivre sur scène.

D’où cette idée de “découvrir” plutôt que de créer le spectacle?

Absolument. Parce que si tu n’as pas tous les éléments, tu ne découvres qu’une partie. Donc, tu ne découvres rien. C’est comme quelqu’un qui dit une phrase et tu ne prends que les trois premiers mots en croyant que c’est toute la phrase. Mais on ne comprends rien du tout. Tu n’apprends que trois mots par coeur et tu crois que tu as tout : mais tu n’as rien appris, tu ne sais rien. Ce que tu a appris par coeur, c’est faux : ce n’est pas le bon texte.

Beaucoup de comédiens commencent par l’apprentissage du texte…

Oui, et c’est pourquoi les spectacles qui vivent sur scène sont rares. C’est du préfabriqué. Ils sont dans un univers textuel et puis ils mettent des émotions par-dessus. Je vois des énergies, mais il n’y a pas de mariage.

Est-ce que le travail en troupe permet de réduire ce risque?

Je trouve que c’est intéressant. J’avais un prof à l’école de théâtre à Zurich qui disait : “C’est très difficile le théâtre, parce qu’il faut des egos, des caractères très forts, et en même temps des team player”. Ce qui signifie que cela ne fonctionne que si on a des êtres qui possèdent ces deux aspects. 

Le comédien Philippe Caubère, qui faisait partie de la troupe d’Ariane Mnouchkine, a été confronté à ce problème d’ego, le sien, ainsi qu’aux exigences de la metteure en en scène, jusqu’à ne plus pouvoir travailler ensemble…

Mnouchkine, je ne sais pas, c’est quelqu’un qui est très directif. Avec des grandes qualités pour mener quelque chose, une intelligence assez hors-norme, mais d’un autre côté je ne sais pas jusqu’à quel point ses collaborateurs ont le droit d’entrer en dialogue avec elle. Sauf à travers leur être : alors ils se mettent à disposition. Oui, on peut avoir l’impression qu’il y a de l’abus, dans le sens où on est instrumentalisé. Mais, d’un autre côté, on l’est toujours. Parce que la vie nous instrumentalise. Moi je suis complètement instrumentalisé par la vie. La seule chose que je peux faire c’est d’accepter d’être instrumentalisé. Et être fasciné par ça : voir que quelque chose m’échappe, quelque chose qui a pris possession de moi, ou qui m’a créé, et alors je suis là comme un petit enfant. Je peux admirer cette création, mais je reste dans l’incapacité de la changer. Je peux tomber dans l’illusion que je peux la changer, la plupart des gens y croit, mais ce que je veux changer c’est la création qui me le fait changer, elle veut à travers moi se changer. Mais moi je ne change rien.

De nombreux comédiens affirment qu’ils font ce métier pour avoir plusieurs vies. Chez toi, on a le sentiment qu’il s’agit moins d’inventer d’autres vies que de découvrir celle-ci… 

De découvrir l’infini à travers le fini que je suis.

Tu ne pouvais être que comédien pour cela?

Il y avait deux possibilités : l’ermite ou le comédien. Ou bien j’ouvre tout ou bien je ne me mets pas en relations avec les autres êtres humains. Ou bien je suis tout ou justement rien. Je pense que l’ermite se confronte aussi à tout, mais pas dans un rapport avec les autres, uniquement dans un rapport avec lui-même. Parce qu’il reste un être humain, donc il va être confronté à tout ce qui va apparaître à travers lui. Et toutes les vibrations de l’être… Mais il n’aura jamais l’échange avec l’autre. Et je pense que j’étais trop faible pour être ermite.

A quel âge cette voie, celle du comédien, s’est affirmée comme une évidence?

C’est arrivé vers 17 ans. J’étais au lycée et tout à coup c’était clair. Et dans ma vie certaines choses à certains moments sont tellement claires que je n’ai aucune chance d’aller contre. Je n’ai pas le choix. Et tout le monde peut me dire que c’est stupide,  je ne vais pas défendre ce que je fais mais il faut que je le fasse. Heureusement, pour le moment, les choses qui me sont venues s’effectuaient dans le respect de l’autre, et je n’ai pas mis cet autre en dommage, même si certaines personnes qui m’ont accompagnées ont un peu souffert. Ce qui était douloureux, c’est que je ne suivais pas le chemin qu’ils voulaient partager avec moi. Mais j’ai toujours essayé de rester ouvert, de les sensibiliser au fait que c’était un cadeau, qu’ainsi ils avaient la possibilité d’être confrontés à quelque chose.

On risque de se dissoudre en l’autre?

Oui, je n’ai rien contre. Si le chemin passe par là…

Il faut saisir tout ce qui passe sur le chemin…

Tout à fait. Comédien pour moi c’est un état d’être, c’est un chemin de découverte. Et c’est une immense chance d’être confronté au moment même. Une chose qui était importante pour moi quand je suis devenu comédien, c’est que je voulais vivre le moment. Et souvent on est dans le futur ou dans le passé, et la vie passe, car dans la conscience on n’est jamais au présent. Et sur scène, ce n’est pas possible : théoriquement oui, mais pas pratiquement. Il faut vivre le moment. Pour moi, c’est ça la qualité du comédien.

Cette qualité-là, le spectateur en a-t-il conscience?

Oui et ce n’est pas facile. J’ai été confronté à ces pensées, ces angoisses, qui mettent tout en l’air: je ne suis plus là dans l’instant. Et malheureusement je passe à côté et c’est dommage. Les êtres humains les plus fascinants sont ceux qui sont capables d’être là, bien présents.

Il existe aussi une part animale forte chez le comédien…

L’animal a la chance de ne pas être lui-même dans la réflexion. Il l’est à travers le groupe. Ils sont très structurés, mais ce n’est pas l’individu. Nous, nous avons la capacité – très restreinte – de la réflexion. Donc, comme le précise la célèbre formule « je pense donc je suis », notre être est défini par cette capacité. Il y a une autre phrase qui dit: « Ta conscience est ta vie ». C’est un peu la même chose, mais c’est la prise de conscience qui te crée. L’animal n’a pas cette dimension là, il est mené par la force du troupeau et donc lié à la nature. Le comédien, lui, est confronté à tout : parce qu’il travaille avec tout le corps, le corps physique, mais aussi les émotions et la réflexion. C’est un immense cadeau de pouvoir faire ça. On peut parler des heures et des heures d’un caractère psychologique, mais quand tu le vis, que tu en vis plusieurs, tu comprends mieux les êtres humains. Mais ça ne veut pas dire que chaque comédien fait ces expériences consciemment, parce que la plupart d’entre eux ont peur de ce qu’ils ressentent. Et ils se perdent complètement parce qu’ils ne savent pas ce qui se passe.

C’est une bonne ou une mauvaise chose de se perdre?

Il n’y a rien de bien ou de mal : il n’y a qu’une expérience à faire. C’est pourquoi on fait une école de théâtre, c’est un chemin de la reconnaissance, reconnaître quelque chose. Si on part de l’idée que la connaissance universelle est en nous et que l’on n’a pas la capacité de la percevoir, ce qui reste c’est la reconnaissance. Dans ce sens là, il n’y a rien qui est mal ou bon. Et le cadeau, c’est de pouvoir agir. C’est toujours lié, bien sûr, aux contraintes qu’impose la pièce que l’on fait. Il y a un moment où l’on doit montrer un état de travail. Mais il faut être conscient que ça ne s’arrête pas là, ça continue. Ce n’est pas bien ou pas : il faut juste voir qu’elle forme de vitalité ça a donné. Si on n’est pas fixé sur une attente, on peut jouir de ce qu’on voit. C’est l’attente qui nous frustre. Parce qu’on a cru que c’était ça ou ça : on est pris au piège de sa propre attente. On n’est pas comme l’enfant avec de grand yeux.

Le public est aussi dans une attente?

Seulement à partir d’un certain âge et jusqu’à un certain âge – parce que souvent, quand on est proche de la mort, toutes ces attentes on les lâche, on redevient capable d’être fasciné, d’être reconnaissant. Si on peut se libérer de tous ses préjugés, on redevient ouvert et on jouit de pouvoir voir et écouter à nouveau. Le seul travail qu’on peut faire, c’est de laisser vivre. Et de se laisser vivre. La maladie de l’être humain c’est de s’empêcher de vivre. Dans la pratique, il n’a pas d’instrument pour sortir de là : c’est le malade qui dit au samaritain « donne-moi le remède , aide-moi » Et le samaritain va lui répondre : suis mon chemin et lâche tout. C’est le riche avec Jésus. Lâcher tout, c’est tous tes préjugés. On est confronté aujourd’hui à un christianisme qui donne l’impression que Jésus est un héros : mais non, c’est le prototype d’un être humain qui a tout lâché et s’est donné à l’universel. Il est porté par le fait qu’il y a une création et cette création est là pour exister, pas pour être créée. Laissez vivre mais arrêtez de vouloir créer quelque chose qui existe déjà. Aussi longtemps que vous voulez créer, vous passez à côté.

Finalement, il n’existe pas de création?

Le théâtre de Bâle avait fait une thématique sur les religions. Et ils avaient demandé aux moines tibétains s’ils voulaient aussi présenter un spectacle. C’était un an avant l’événement. Et les moines ont dit : « Nous sommes navrés, mais en un an on ne va pas réussir. Il nous faut au moins 5 ans, et c’est déjà très peu ». Le temps importe peu, ce que ça montre, c’est que pour découvrir quelque chose, il faut s’ouvrir. Il ne faut pas créer. Parce que la création existe déjà. Elle est là. Comme comédien, moi j’essaie de m’ouvrir, que ça vienne en moi, et que je ne fasse rien : que ça commence à exister. C’est difficile parce qu’on n’a jamais vraiment le résultat : c’est une découverte en permanence. Et c’est pour cela que c’est mortel d’être confronté à la critique. Parce que la critique, sauf si elle accompagne, elle crée des attentes. Il faut occulter toute attente du public parce que le public sera toujours déçu. Alors, l’art théâtral aujourd’hui connaît certaines recettes pour fasciner les gens. Dans l’enseignement, on apprend des techniques pour vivre, pour survivre… De plus en plus, il faut des directives, il faut structurer. J’ai donné des cours à l’école de théâtre de Zurich, tous les élèves fondaient en larmes à un moment, étaient désespérés. Pourquoi ? Parce qu’ils voulaient une finalité, ils voulaient être dans la sécurité. Mais cette sécurité, il ne peuvent pas l’avoir pas un biais extérieur : c’est accepter aussi l’incapacité de figer quelque chose. Pour moi, le mieux, c’est de ne pas être confronté à la critique, qu’on me laisse développer le travail. On peut me donner une direction, mais surtout pas figer. La découverte c’est la seule liberté qui existe : le lâcher prise. Si je suis confronté à des metteurs en scène qui voient une finalité, ou qui veulent une finalité, alors je ne sais pas ce qu’ils voient : ce ne peut-être que des finalités superficielles. C’est clair, la seule finalité que l’on peut figer, c’est la maîtrise du texte. C’est pour cela que d’une certaine manière c’est le plus important : et là on ne peut rien faire d’autre que d’accepter. Après, si ça vie ou pas, on s’en fout. Ce que l’on veut la plupart du temps c’est que le comédien puisse dire le texte parce que le spectateur veut l’entendre. Alors je demande : pourquoi vous ne le lisez pas, ce texte ? Pourquoi l’avez-vous appris ? Alors c’est clair qu’en l’apprenant, on le prend plus en soi-même. Mais un Depardieu il n’apprend pas le texte, il le sait, et en même temps il ne veut pas le savoir. Il ne veut pas être soumis au fait qu’il doit se confronter à la question de ce qui vient maintenant, parce qu’il veut le vivre. Donc, dans ce sens là, c’est stupide d’apprendre le texte par coeur. Ce n’est pas ça le problème. Il faut le vivre.

 

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