Carlo Brandt, l’homme renversé (II)

La première fois, je t’ai vu tête-bêche, traversé par le verbe de Dostoïesvki ; tu portais seul Le Rêve d’un homme ridicule sur la scène du Théâtre Saint-Gervais. Bientôt 15 ans de cela, mais une image s’accroche de toutes ses épines à ma rétine. À fleur de mémoire, ton visage renversé avait jeté l’ancre par les yeux. Tout tournait autour de cette paire de trous noirs, cloués au cœur de la cible ; ton faciès retourné. Suite et fin de notre entretien.

 

(crédit photo page d’accueil: Olivier Michoud)

Crédit: Carlo Brandt

Quittons la ligne de vie, pour suivre le fil de la pensée d’un artiste qui obsède les plateaux de théâtre, de cinéma et de télévision depuis les années 80. Vu le pedigree du Monsieur, la question de l’interprétation et de son renouvellement titille. Comment trouver la résonance de l’œuvre à raconter ? Comment rester inspiré à l’échelle de centaines de rôles ? Carlo Brandt répond franco : le texte est l’unique source à laquelle il s’abreuve. Il l’aborde comme une équation à une inconnue. « Je dois trouver la valeur de X, point barre. L’homme a reçu la parole et même la fiction ; nous devons les respecter. Pour moi, le sacré est là. Je ne peux pas entrer dans un temple et pisser partout ». Pour lui, entrer dans le texte ; c’est chercher une orientation pour chaque phrase. Il en va de la responsabilité de l’acteur. « Le spectateur se met en position de croire le plateau. Il emporte avec lui les valeurs qui en émanent. Si tu lui donnes de la merde à manger, il s’empoisonne. Comme dans les autres secteurs d’activité, tout le monde ne se destine pas au théâtre par vocation. Certains sont motivés par le fun, le fric, la notoriété, le pouvoir. Edward Bond dit que le texte est un cheval sauvage sur lequel il faut monter, puis apprivoiser avant de pouvoir voyager avec lui. Il y a malheureusement des gens qui n’aiment pas les animaux ».

Carlo refuse d’aller à rebrousse-poil du texte. Selon lui, la tendance aux références hasardeuses et autres inductions fantasques trahit une défaillance de mise en scène. Tuer le texte comme si l’on tuait Dieu ne fait pas sens. Cette mode tardive au théâtre, traîne la patte derrière les beaux-arts qui manient les concepts iconoclastes depuis un demi-siècle déjà. « Pourquoi monter aujourd’hui un Hamlet qui n’en a que le titre ? Dans les musées, l’art conceptuel a désacralisé l’objet depuis longtemps, jusqu’à le rendre ringard ». L’œuvre plastique dématérialisée a alors cédé les cimaises aux commentaires intellectuels. Mais l’on parle d’un temps que les moins de 40 ans ne peuvent pas connaître. Depuis, le bricolage est réapparu sans complexe dans les expositions branchées. Le bois, le geste, les matières, le corps même – ô miracle – s’aventurent à nouveau dans les ateliers et les musées hype.

À ce propos, et le corps dans tout ça ? « Les mots sont des corps ! De petits cadavres posés sur une feuille blanche qu’il faut faire vivre sur scène. Ils ne bougent pas sur la page mais ils s’animent dès que tu les adresses à quelqu’un. Il n’y a pas le corps d’un côté et l’esprit de l’autre ; c’est le même tissu sauf que l’un se voit plus que l’autre ». L’intrication entre eux active l’intuition, celle-là même qui sert à « sentir si l’on est dans l’axe ». La parole « éclaire, anime, dit et parle, donc elle vit. Certaines personnes, dénuées de verticalité, ne croient que ce qu’elles voient et considèrent que l’émotion est un mensonge pour l’intelligence. Or, parler à quelqu’un, c’est ouvrir un champ émotionnel autant qu’intellectuel. Dès que tu t’approches du vivant, tu ouvres un nouveau champ de dialogue qui implique le physique et le mental. Cette combinaison nous sert dans la vie, comme au théâtre.

L’idée de Révolution me semble aujourd’hui caduque. Enlevons simplement le « R »… Face à la violence raciste, sexiste, fasciste, le premier réflexe est de balancer ton poing dans la figure de l’ennemi mais on ne construit rien en s’imposant à l’autre par la violence. Quand l’idéologie pure prend le pouvoir, tu finis par t’éloigner du fond, au profit du fond… de commerce. C’est la déviance des partis politiques de droite, de gauche, du socialisme, du syndicalisme, du nationalisme. On doit reconnaître l’autre, puisque l’Autre ; c’est toi. Dans une pièce de théâtre, nous sommes tous fabriqués à partir de la même parole ; celle de l’auteur.e. Les personnages, figures, situations forment un seul corpus. Je suis sceptique vis-à-vis des copiés-collés mixant plusieurs textes. Sans un travail pointu de montage, tu détruis le sacré du corpus ». Hostile au démembrement du corps-texte, Carlo m’emmène illico dans les strates du cortex. Les expériences théâtrales cumulées ne se succèdent pas sans lien; elle s’organisent par sédimentation et rebondissent les unes sur les autres, en défiant la chronologie. Tous les personnages, toutes les fictions travaillés reposent quelque part en lui, et se réactivent à chaque nouveau rôle, par effet de ricochets. « Tout ce que tu fais laisse une trace. Les informations stockées agissent et se font écho, de manière consciente ou inconsciente ».

D’ailleurs, nos empreintes sensorielles s’inscrivent en continu, pas exclusivement dans le temps de travail, engendrant une banque d’impressions en perpétuelle expansion. « La vie est beaucoup plus puissante que tout ce que j’ai pu voir sur un plateau de théâtre. Rien ne concurrence l’intensité du réel quand je sors à 5h30 du matin avec mon chien. Le soleil se lève sur le parc des Buttes Chaumont. Je “rencontre” alors des myriades de gens » sans que la communication soit nécessairement verbale. « Je me frotte au monde dans lequel je vis en m’inscrivant dans ce mouvement général. Pourquoi octroyons-nous si peu d’importance à la machine la plus perfectionnée qui soit : le corps humain ? Nous faisons davantage confiance à l’extérieur de nous-mêmes qu’à ce qu’il s’y passe à l’intérieur. La conscience est le but ultime de la matière. Sans nous pour le percevoir, l’univers n’existe pas. Le processus en cours depuis plus de 13 milliards d’années, c’est de donner la conscience à la vie. Il a fallu que la matière s’organise mais au début, c’est de l’ordre du gribouillage d’enfants. Petit à petit, on arrive à la parole, à la fiction, à la littérature, au théâtre. Si l’on fractionne la matière en morceaux de plus en plus petits, on franchit un stade où elle se transforme en vibration. À cette échelle infinitésimale, la matière devenue vibration voyage à travers un tissu de particules fines. Aussi infimes soient-elles, elles contiennent néanmoins de l’information, imperceptible pour nos sens limités mais exprimables mathématiquement. Aujourd’hui, grâce à la physique quantique, un moine bouddhiste peut parler avec un physicien.

Sur scène, je peux sembler seul sans l’être complètement. Je danse toujours le tango avec mon partenaire-texte, même s’il s’agit d’une partition exclusivement corporelle. Le plateau, c’est là où je me sens le moins seul»

photomaton: Carlo Brandt

Parfois, Carlo sillonne la ville avec un autre fidèle compagnon ; son appareil photo. « J’ai du mal à apprendre un texte par cœur mais j’ai une mémoire photographique. Pendant le confinement du printemps dernier, j’ai pris 4200 photos dont j’ai fait une installation ; une projection-fleuve accompagnée de son. Je travaille la musique perpendiculairement aux images. Il ne s’agit pas d’illustration sonore. L’aléatoire, les coïncidences formelles et la vitesse de défilement des images produit un dialogue avec ma liste de morceaux, dont je ne détermine pas l’ordre à l’avance. Après avoir expérimenté plusieurs tempos, j’ai trouvé la vitesse de défilement des images idéale. Environ 2 heures sont nécessaires pour projeter l’intégralité des photos. Ce rythme visuel s’est révélé étonnamment organique avec celui des morceaux musicaux. Je ne sélectionne pas les “meilleures” photos, je ne les retouche pas. Mon but n’étant pas de fabriquer une image exceptionnelle, unique et originale, je garde tout et donne aussi de la valeur au “moins”. Au final, ce que tu vois est un mouvement et non une succession d’instantanés. L’ensemble est composé de belles et de moins belles images. Les belles émergent parce qu’avant elles, il y en a eu vingt ou trente sur-exposées, sous-exposées ou floues. Retoucher homogénéiserait le tout. Ce serait sans doute plus esthétique mais forcément moins vivant. Le matin il pleut, puis arrivent les nuages, avant l’éclaircie, balayée à son tour par le vent, puis revient la pluie. Mon travail photographique est très météorologique en fait. J’aime aussi dévier le focus. Une image défocalisée – c’est-à-dire pas nette – va stimuler le cerveau qui travaille pour compenser le manque de netteté. Ainsi, le spectateur produit spontanément une partie de l’image lui-même. À la télé tout est au contraire trop net ; le cerveau est tellement content de ce qu’il voit qu’il n’a plus rien à faire. Il jouit trop. Or, tu ne peux pas jouir en permanence ».

Ses expéditions photo se font en solo mais a-t-il l’âme solitaire également sur le plateau ? « Sur scène, je peux sembler seul sans l’être complètement. Je danse toujours le tango avec mon partenaire-texte, même s’il s’agit d’une partition exclusivement corporelle. Le plateau, c’est là où je me sens le moins seul. Je passe parfois pour quelqu’un d’un peu froid. J’ai compris dès l’enfance que j’entretiens un rapport assez radical au monde. J’observe beaucoup et ne sais pas faire semblant. Quand je me lève, je me demande toujours : c’est quoi ton texte aujourd’hui ? Il y a la lumière du matin… mon chien… et la conscience de chaque acte, sur scène bien sûr, mais hors scène aussi. J’adore ranger, faire le ménage, la vaisselle, m’occuper de la maison. Ces gestes répétitifs et domestiques sont pour moi aussi importants que lire, écouter un concert, aller voir Rembrandt au musée. La routine me permet d’agir sans volontariat car je n’ai plus besoin de décider ; maintenant, je fais ça, puis je ferai ça. Tu laisses faire. Le flux de la pensée n’est plus interrompu. La structure de la journée se répétant chaque jour plus ou moins de la même façon, que je sois dans un hôtel en Asie ou dans ma chambre à Paris, je peux m’appuyer dessus. Du coup, tu peux me mettre dans un taudis, dans une cave, en prison, je m’en fous. D’ailleurs, j’ai traversé les deux mois de prison militaire pour désertion davantage comme une expérience enrichissante qu’une punition. J’y ai côtoyé des gens que je n’aurais jamais rencontrés à l’air libre.

J’essaye de me connaître moi-même grâce aux grands chamans que sont Tolkien, Bond, certains peintres, certains scientifiques mais aussi grâce aux gens rencontrés dans la vie. Certains ne produisent rien de tangible mais sont eux-mêmes des créations vivantes. À l’image de l’univers, l’ego de l’homme est tout ou rien. Il représente un vide incommensurable dans lequel tu peux tout mettre. Pessoa et d’autres le disent mieux que moi. Le « je », le «moi » comme entités déconnectées du reste ; c’est n’importe quoi ! Nous ne sommes que l’un des constituants d’une entité bien plus grande et complexe. Ce que l’on perçoit de l’univers représente environ 7% de sa totalité… Des 93% restants, nous disons que c’est “rien”, sauf les poètes et quelques scientifiques visionnaires qui croient à l’invisible. La physique académique s’est développée sur l’observation et l’exploration des 7% visibles. La grande découverte de la science contemporaine a été de prendre conscience que l’on ne sait rien de l’essentiel : ce grand “rien” qui serait… plein. Les 93%, avalés par l’ombre, restent inaccessibles pour l’instant mais l’homme est une antenne, potentiellement apte à capter le contenu de ce “rien” plein. Certaines personnes pratiquant la méditation à haut niveau captent des fréquences à basse énergie, des infra-signaux imperceptibles pour la plupart d’entre nous, qui exigent un cheminement mental colossal.

Lors de la sortie du film Matrix, mon grand frère physicien m’avait dit que cette fiction cinématographique était proche des connaissances scientifiques de l’époque. De quelle nature serait le contenu des 93% ? Certains chercheurs supposent qu’il s’agit d’information diffusée à des niveaux énergétiques très bas, mais à la dimension de l’univers, cette information active une décharge énergétique gigantesque. Comme dans le film, nous cherchons à entrer dans cette matrice qui serait la somme de tout ce que l’on voit, et donc de tout le vivant, puisque tout ce qui est vivant produit et inscrit de l’information ».

Le rêve d’un homme ridicule vient de percuter Matrix en plein vol, l’art regarde la science. Les pensées satellites de Carlo tournent autour, puis ricochent, hallucinées comme celles d’un rêveur et sidérées comme celles d’un suicidé. « Dostoievski est l’un des grands passeurs » à ses yeux, des yeux avides comme des puits sans fond, des yeux qui au berceau déjà semblaient questionner: « Mais qu’est-ce que je fous là ? ». Parfois, le regard donne un vertige comparable aux questions destinées à rester sans réponse.

 

Propos recueillis par Laure Hirsig

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