Alexandra Marcos, voix double
J’AI DEUX AMOURS (V) Parce qu’il vaut mieux avoir plusieurs cartes dans son jeu, certain.e.s comédien.ne.s partagent leur temps entre plusieurs activités. Dans ce nouveau volet, Laure Hirsig part sur les “voies” d’Alexandra Marcos.
Comédiennes et comédiens de ce feuilleton ne sont pas à demi-passionnés, mais doublement ! Parallèlement à leur métier d’interprètes, ils se consacrent pleinement à une autre pratique. Choisir, c’est renoncer. Eux dessinent un troisième territoire, à l’image de leur curiosité et de leur complexité, où leurs deux Amours peuvent s’ébattre en toute liberté.
Voici les anti-dilettantes, ouverts sur le monde, dont les témoignages tordent le cou à un solide préjugé sur les comédien.nes. Absorbés par la contemplation ébahie de leur nombril hypertrophié, ces êtres éthérés planeraient au-dessus du réel, captifs volontaires d’un monde parallèle, ou insouciance rime avec indolence. Rien n’altère la surplombante rêverie dans le cœur égoïste de la tour d’ivoire où ils se terrent. Planqués dans la fiction, actrices et acteurs s’épargneraient les aléas de la réalité. Ces indécrottables Narcisses font de l’exhibition profession de soi et de foi. Logique : l’ego gonfle sous les projecteurs, voilà un phénomène thermique bien connu. Être ou paraître, c’est comme boire ou conduire ; il faut chois… Stop !
Les idées préconçues sur les « théâtreux » ont la dent longue et la peau épaisse. Soyons aussi coriaces qu’eux pour les contrer. Femmes et hommes de théâtre ne sont pas d’immuables monolithes. Leurs champs d’action contribuent, au contraire, à opérer des changements concrets et pacifistes au sein de la société civile.
Je suis partie à la rencontre de polytalentueux qui ont accepté de dévoiler la face cachée de leur lune de miel avec un deuxième amour.
Photo page d’accueil©JD Schneider
ELLE/S © Guillaume Perret
C’est dans le nid d’une vie familiale fourmillante qu’Alexandra couve ses premières pitreries. Stimulée par l’aura d’un papa-chanteur à ses heures, elle cabriole sur le tapis du salon et adresse des odes enfiévrées aux licornes. Suivent des compos-ados-persos plus raffinées, susurrées devant des parterres de lycéens médusés. Ça commence comme ça et ne s’arrêtera pas. Depuis qu’elle est minus, Alexandra fonce à vive allure sur la double voie de sa double voix. Après les cours de théâtre, elle joue les mascottes d’un cabaret arty. École d’art + Piano-bar ; la voilà aguerrie aux spectacles tous terrains grâce à sa double vie. Aujourd’hui, Alexandra s’épanouit d’une scène à l’autre. Agile devant la caméra comme sur les planches où elle excelle en clown sexy, elle s’avoue plus fragile quand c’est de chanson qu’il s’agit. Son groupe Eugène – bien-nommé pour un duo né sous d’heureux auspices – est pourtant cap’ de changer de cap en voguant à travers les styles.
Je retrouve le sourire grenadine et le regard azurite de la Vénus enjouée pour une parlotte dans le quartier des Grottes. Sans chichi, nous naviguons plus profond dans les recoins de ses passions.
Comment vous projetiez-vous enfant?
– Je ne me suis jamais projetée au-delà de 2 ou 3 mois. Même enfant ; j’étais trop occupée à faire le clown et à écrire des chansons nulles, sur des licornes notamment ; mon obsession quand j’avais environ 6 ans. Je faisais des spectacles pour la maison. Nous sommes quatre sœurs, je suis la cadette boute-en-train. Mes sœurs me mettaient en scène. Notre père, musicien et chanteur autodidacte, jouait de la guitare folklorique chilienne. Je chantais avec lui. Tous ces moments, je les ai vécus au présent sans être traversée par l’idée que « quand je serai grande, je monterai sur scène ». Quand tu es la plus jeune de la fratrie, les souvenirs où toute la famille est réunie sont rares et remontent à la petite enfance. Étant donné que nous avons une certaine différence d’âge, j’ai vécu mon adolescence sans grandes sœurs. Je suis la seule à être née en Suisse, à Neuchâtel. Mes deux sœurs aînées sont nées à Santiago, au Chili. Au moment du coup d’état, ma famille s’est réfugiée en Argentine où ma 3e sœur est née. Quelques mois après sa naissance, mes parents ont dû fuir à nouveau. La Suisse les a accueillis. J’y suis née quelques années après leur arrivée. Au fond de moi, j’ai toujours été attirée par l’artistique. Je dessinais tout le temps, je dansais, j’adorais la musique, je chantais mais je viens d’une famille relativement traditionnelle dans laquelle on envisage l’art comme un amusement et non une profession. Concilier sa passion avec le travail n’y semblait pas imaginable.
Alors, quand envisagez-vous la professionnalisation?
– Tardivement. Mes parents étaient repartis au Chili, chacun traçait son chemin ; je me suis retrouvée « seule ». J’ai répondu à un avis d’audition pour une comédie musicale à Neuchâtel ; j’aimais tant chanter ! Contre toute attente, j’ai décroché l’un des premiers rôles… J’avais une belle présence et pas mal d’assurance mais je chantais faux. Ce n’était pas ma tonalité, mais comme on dit : « Ce qui ne tue pas… » (sourire). Nous avons répété pendant un an, ce qui m’a sérieusement mis le pied à l’étrier. Humainement, l’aventure s’est révélée fantastique. À partir de là, impossible de revenir en arrière. J’ai alors commencé des cours de danse, de théâtre amateur et de chant. Un an après, j’intégrais l’école Serge Martin à Genève. Pour moi qui adorais la danse, suivre une formation qui place le mouvement au centre était fondamental. Il y a peu d’écoles axées sur le corps en Suisse ; l’école Dimitri était trop loin et j’étais trop âgée pour intégrer La Manufacture. Restaient Les Teintureries et Serge Martin. J’avais 27 ans lorsque j’ai entamé cette formation, un âge auquel tu t’es déjà forgé une armure et construit des protections, ce qui peut engendrer une certaine rigidité. Mon plus grand travail a été de faire tomber ces protections. J’ai autant souffert au début que j’ai adoré par la suite. La première année s’est révélée douloureuse. Serge te fait vite embrasser le ridicule parce qu’il y a quelque chose de libérateur à y puiser mais quand on n’est pas sûre de soi, le ridicule effraye. Pourtant, il permet d’extraire du plus profond de soi quelque chose de magique et de magnifique. L’exploration du ridicule m’a nourrie mais aussi permis de mieux gérer les bides. Par contre, il ne permet aucune demi-mesure. Dès que tu l’endosses tièdement, le malaise se pointe. Je l’ai également expérimenté dans mes numéros au Palais Mascotte où je travaillais en parallèle de l’école. Les cours étant à 50%, si tu ne disposes pas d’une bourse, tu dois travailler à côté pour payer tes études. Pour moi, cet amorçage de professionnalisation a été le baptême du feu « Tu veux ? Vraiment ? Alors, accroche-toi !»
Quand avez-vous commencé à chanter et à composer?
– Cette question me renvoie à mon père, l’éternel papa. Il avait ce côté latino-troubadour, invitant et doux. Régulièrement sollicité pour animer des soirées, il prenait sa guitare et chantait pour les gens. Il chantait aussi à la maison et moi, je chantais comme papa. Demain, cela fera deux ans que je l’ai vu pour la dernière fois. Nous avons chanté. Quand il est “parti”, ma mère m’a transmis sa vieille guitare. J’adore cet instrument mais ne sais pas en jouer. Pendant ma scolarité, j’ai intégré la chorale de l’école où nous travaillions un répertoire classique. Et puis, ado, j’ai proposé une chanson pour un spectacle d’école. J’ai aimé être sur scène. Je n’ai pas eu envie de prendre mes jambes à mon cou et de m’enfuir alors que je ne faisais pas partie des caïds. C’était magique de chanter devant les autres. Tout le monde s’est tu. Après, on est venu me dire « tu as une jolie voix ». J’ai compris que l’on aimait m’écouter chanter. Après cela, je me sentais plus légitime. Ce genre de déclic est fondamental en pleine adolescence, c’est-à-dire au pire moment pour s’affirmer.
Ensuite, il y a eu la comédie musicale à Neuchâtel qui m’a conduite à prendre des cours de chant. Mais une étape déterminante a évidemment été le Palais Mascotte où j’ai débuté comme aide- présentatrice. Je suis ensuite devenue La Présentatrice, puis j’ai parallèlement chanté au piano-bar pendant 3 ans. C’est là que j’ai découvert la musique française. On n’en écoutait pas chez moi. Je croyais qu’Adamo chantait en espagnol à cause de son nom. De Serge Gainsbourg, je ne connaissais que trois tubes. Le Palais Mascotte était un cabaret à l’ancienne où je chantais du Piaf, du jazz. Le pianiste, devenu ensuite Directeur artistique du lieu, Pierre Blanchot, m’a prise sous son aile et m’a appris à chanter tous ces styles. Je travaillais à l’oreille. Lui m’aidait à trouver la tonalité.
Le piano-bar, ce n’est pas du concert. Le public t’écoute en attendant le show principal. J’arrivais à 19h, je chantais au piano-bar pendant 1h-1h30 puis j’allais me préparer pour présenter le spectacle. Du coup, j’établissais un premier contact avec le public pendant les tours de chant. Au début, j’avais l’impression que les gens n’écoutaient pas mais parlaient, buvaient des verres et se marraient.
Ce fut un excellent apprentissage en matière de confrontation au public. Je me suis mise à nu – dans tous les sens du terme – et suis allée chercher mes limites, ce qui s’est révélé extrêmement formateur. Je travaillais tard, le temps de rentrer, de prendre une douche, je me couchais souvent vers 5h du matin et me levais à 8h pour filer en cours. La fatigue cumulée engendrait beaucoup de douleur mais m’a aussi conduite, dans ces moments extrêmes, à baisser la garde et peu à peu, à assouplir mon système de protection.
Quand le pianiste ne travaillait pas, le guitariste d’un groupe qui jouait régulièrement au Palais Mascotte, Samy Dib, est devenu mon binôme. Nous passions beaucoup de temps ensemble et nous entendions bien. Un jour il m’a dit : « J’ai des textes et des compos », je lui ai répondu : « Moi aussi ». Nous continuions les standards chansons françaises, jazz, boléro, bossa, et, de temps en temps glissions nos morceaux personnels. C’est ainsi qu’est né le groupe Eugène. C’était en 2015. Selon où nous nous produisions, nous invitions des amis musiciens à se joindre à notre formation à dimension variable.
Entre Samy et moi, la création était facile. Dans l’EP Faux Soleils*, il y avait deux morceaux à lui et deux à moi. Après nos débuts très chanson française, j’ai voulu évoluer vers la pop-électro, lui pas. Aujourd’hui, nous sommes toujours très amis mais il a quitté Eugène. Je suis retournée aux sources ; Sylvain Bach et Lionel Nemeth de Neuchâtel ont repris leur place dans le groupe. Nous sommes trois. Ce sont de merveilleux musiciens et chanteurs qui étoffent les propositions initiales avec lesquelles j’arrive.
Depuis deux ans, les évènements de la vie m’amènent à réaliser tous ces liens avec mon père. Son décès en 2019 m’a profondément remise en cause. Je me suis absentée longtemps de Suisse alors que nous venions de sortir l’EP. Je suis rentrée du Chili en février 2020. Nous devions faire un concert pour le festival Bars en fête. Génial, on s’y remet ! Et puis… covid-19. J’ai envie de reprendre la musique avec mes amis et collègues. Je n’envisage pas Eugène sans eux. Je travaille aussi avec une autre entité musicale : le Beauté Rebelle Club de Jerrycan. Il est dans un autre mood, très festif, énergique alors que je fais une musique plus mélancolique.
Vous imaginez-vous en solo et, si oui, dans quel style musical?
– Un projet solo ? Mmm… sûrement oui. Solo, mais pas seule. J’aurais besoin ne serait-ce que d’un.e produteur.rice. Je suis influencée par la new wave, la folk, la pop. Idéalement, j’aimerais réunir plusieurs styles dans un même album, pouvoir créer en les combinant sans me restreindre.
Votre bonheur est là (avec Angelo Dell’Aquila) Crédit: Olivier Carrel
” Il est impossible pour moi d’être plus entière au moment où je chante. La voix naît en toi, elle est travaillée par toi, elle est chantée par toi, et surtout ; offerte par toi, Je ne peux pas donner plus au moment où je chante. Je suis tellement nue à ce moment-là.”
Post Tenebras Lux © Jean-François Vercasson
Vous écrivez en français ? En espagnol? En anglais?
– J’adore le français qui permet une infinie subtilité de détails. J’ai l’impression de ne pas disposer d’un panel de mots aussi étoffé en anglais ou en espagnol. En français, je peux choisir les mots. J’ai essayé de composer directement dans d’autres langues mais cela ne vient pas. Certains de mes morceaux avec Eugène ont été traduits en espagnol pour un concert à Santiago mais la démarche est différente ; j’écris en français puis je traduis en espagnol. Il y a peut-être une piste à explorer dans ce processus-là car j’aime jouer avec le sens, tout en le respectant. Trouver comment le remanier sans le tordre. Ceci étant dit, j’apprécie de chanter des boléros en espagnol ou de la folk en anglais mais ce ne sont pas mes compositions personnelles.
Qu’est-ce que chanter vous procure comme sensation unique ?
– Il est impossible pour moi d’être plus entière au moment où je chante. La voix naît en toi, elle est travaillée par toi, elle est chantée par toi, et surtout ; offerte par toi, Je ne peux pas donner plus au moment où je chante. Je suis tellement nue à ce moment-là. Même quand je me suis foutue à poil sur la scène du Théâtre de L’Usine sous les lumières de service, je ne me sentais pas aussi vulnérable et authentique. C’est comme si tu allais avec un long doigt pointu zoomer à l’intérieur de toi. Chanter mes propres morceaux me procure une émotion unique. Tu espères que le public va partir avec toi dans cette émotion singulière. Le plaisir est tel que j’ai toujours envie de chanter pour le public. Certains jours, les spectateurs ne sont pourtant pas réceptifs. Quand tu interprètes ton propre répertoire, tu offres ton âme. Évidemment, cela fait mal quand on ne t’accueille pas. La musique est l’endroit où je me sens la plus fragile.
Amenez-vous dans la musique des éléments que vous expérimentez au théâtre ? Et inverse- ment ?
– Je ne compartimente pas ces deux pratiques. Toute personne a plusieurs facettes. Avec la musique, je mets ma fragilité en avant. Sans doute était-ce nécessaire après toutes ces années de cabaret où je portais un personnage fort, affirmé, cash. Quelqu’un m’a dit un jour : « Quand tu fais de la musique, tu es très discrète ». J’apprécié cette nouvelle fragilité que la musique m’apporte. Elle m’autoriser à assumer cette part de moi qui vient contrebalancer l’image de “la fille qui amuse la galerie” qui me colle à la peau. À l’inverse, j’apprécie de tirer de la force de mon personnage théâtral de cabaret pour m’aider à ne pas me laisser submerger par l’émotion dans ces moments de fragilité musicale. Aujourd’hui, je suis en mesure d’injecter de la mélancolie dans mon jeu théâ- tral grâce à la musique. Bref, j’insuffle des influences d’un champ à l’autre dans les deux sens pour éviter que cela devienne plat.
J’ai l’impression que tout ce que j’entreprends de nouveau dans ma vie influence la suite. Je tire des traits d’un côté, puis de l’autre. Là j’agrandis, là j’amoindris comme si je cadrais différemment dans une même grande image. Ma formation chez Serge Martin a été essentielle, travailler dans un cabaret, faire du burlesque, de l’effeuillage aussi. Bien que les effets de mode aient un peu bousculé les mentalités, peu d’amis ou de collègues théâtreux sont venus me voir au Palais Mascotte, simplement parce que c’était du cabaret. Il persiste un certain snobisme à l’encontre de ce genre. Pourtant, ils étaient là les gens qui n’en pouvaient plus de la rudesse du quotidien. C’est là qu’ils trouvaient l’atmosphère dans laquelle s’immerger et se ressourcer. Il y a eu des moments intenses avec des publics variés. Par exemple, le personnel soignant des HUG venait régulièrement. J’ai un souvenir marquant des infirmières qui viennent à la fin du spectacle me dire le bien qu’il leur a fait. Le cabaret est un univers riche qui m’a aidée à me découvrir. Et puis, c’est là que j’ai rencontré JD mon amoureux, alors oui : le cabaret, go go go ! » Quand je me retourne, je me dis « ce n’est pas ce que j’aurais imaginé mais je ne changerais mon parcours pour rien au monde ».
L’un des tes amours prend-il le dessus sur l’autre ?
– Cet entretien me fait prendre conscience de l’omniprésence de la famille. J’ai deux amours ; me demander lequel est le plus fort serait aussi terrible que de demander à un enfant s’il préfère son papa ou sa maman. Entre le théâtre et la musique, pour moi : ça dépend des jours (rires). Malgré la situation actuelle qui met les scènes à mal, malgré la précarité, malgré la lassitude liée aux difficultés intrinsèques aux métiers artistiques, je ne peux pas faire autrement. J’ai essayé de quitter ce milieu pour un job plus stable mais je ne crois pas que la vie soit faite pour retourner en arrière.
Sentez-vous des envies musicales germer en vous?
– J’ai des envies oui, mais c’est confus dans ma tête. Ces deux dernières années ont été comme… un tremblement de terre. J’ai vécu une fois une grosse secousse au Chili. Tu sens qu’elle approche, tu sens la terre vibrer sous tes pieds, tu vois la lampe qui se balance au plafond, c’est désarmant. Tout bouge en même temps mais toi, tu tiens quand même, sans comprendre ce chamboulement tout autour. Et bien, je me sens comme ça : j’ai perdu un peu mes marques. J’accumule des notes en vue de nouveaux textes mais c’est comme s’ils ne voulaient pas encore naître. Peut-être que j’ai juste peur.
De quoi ?
– D’essayer toute seule alors que j’aime être entourée. J’ai peur que ça ne sorte pas. J’ai peur mais je sens que c’est le bon chemin. Il faut que je me violente, que je me mette à écrire des mélodies, que je reprenne mes bribes de textes, que je les couche sur papier pour qu’ils existent plus concrètement que toutes ces notes coincées dans mon téléphone. Quand tu es dans la dynamique de l’action, tu ne te poses pas de questions parce que tu fais. A contrario, plus tu laisses de temps passer passivement, plus ton corps se refroidit. Tu n’es plus dans le mouvement, alors il faut refaire de l’exercice. C’est comme retourner courir. Jusqu’à présent, j’ai beaucoup travaillé avec des garçons. Une collaboration féminine pourrait sans doute me permettre d’explorer de nouveaux endroits.
Propos recueillis par Laure Hirsig
*Lien pour écouter l’EP Faux soleils du groupe Eugène : https://eugene-musique.band- camp.com/album/faux-soleils
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Avec “Fatal(e)s”, Laure Hirsig place ses entretiens sous l’égide d’Eros et Thanatos. Amour et mort, deux thèmes que fréquente régulièrement Camille Giacobino, comme comédienne ou comme metteuse-en-scène.
Y’a-t-il encore un.e auteur.e dans la salle?
Acteur.trice à la fois central et à part, l’auteur.e d’un spectacle ou d’un film doit composer avec des contraintes qui laissent peu de place à l’ego. Trois d’entre eux/elles nous parlent de leur pratique.
Cédric Leproust, le Garçon et la Mort – Fatal(e)s II
Avec “Fatal(e)s”, Laure Hirsig poursuit sa série d’entretiens sous l’égide d’Eros et Thanatos. Au comédien Cédric Leproust de nous entraîner dans le territoire des ombres.
Julia Batinova, l’art de la fougue – Fatal(e)s
Avec “Fatal(e)s”, Laure Hirsig inaugure une nouvelle série d’entretiens sous l’égide d’Eros et Thanatos. Première à s’y coller, la comédienne Julia Batinova.
Alain Mudry, colosse au clair de lune
La “crise de la quarantaine” a donné l’occasion à Laure Hirsig de questionner comédiennes et comédiens sur la solitude dans leur parcours et leur pratique. Pour ce sixième “Traversée en solitaire”, on se met sur orbite avec Alain Mudry.
Serge Valletti brise le glas à Avignon
Acteur, auteur, scénariste aux côtés du réalisateur Robert Guédiguian, Serge Valletti a mis du baume aristophanesque sur les plaies du festival avorté. Rencontre.
Arblinda Dauti, la perle noire
La “crise de la quarantaine” a donné l’occasion à Laure Hirsig de questionner comédiennes et comédiens sur la solitude dans leur parcours et leur pratique. Pour ce cinquième “Traversée en solitaire”, on se fait la belle avec Arblinda Dauti.
David Valère, l’homme debout qui met le chaos K.O.
La “crise de la quarantaine” a donné l’occasion à Laure Hirsig de questionner comédiennes et comédiens sur la solitude dans leur parcours et leur pratique. Pour ce quatrième “Traversée en solitaire”, on fend les flots avec David Valère.
Olivia Csiky Trnka, l’extra-terrienne
La “crise de la quarantaine” a donné l’occasion à Laure Hirsig de questionner comédiennes et comédiens sur la solitude dans leur parcours et leur pratique. Pour ce troisième “Traversée en solitaire”, on décolle aux côtés d’Olivia Csiky Trnka.
Raphaël Vachoux, sans peur ni reproche
La “crise de la quarantaine” a donné l’occasion à Laure Hirsig de questionner comédiennes et comédiens sur la solitude dans leur parcours et leur pratique. Pour ce deuxième “Traversée en solitaire”, on embarque aux côtés de Raphaël Vachoux.
Jacques Michel, l’échappée belle
En six décennies de carrière, le comédien a endossé tous les costumes. Acteur dans tous les sens du terme, il a construit une histoire qui déborde la sienne, celle du théâtre romand. Portrait.
Lola Giouse, Miss en tropisme
La “crise de la quarantaine” a donné l’occasion à Laure Hirsig de questionner comédiennes et comédiens sur la solitude, ses charmes comme sa nocivité dans leur parcours et leur pratique. Pour cette première “Traversée en solitaire”, on largue les amarres avec Lola Giouse.
Françoise Boillat La Dame du lac – Le théâtre dans la peau (VI)
Signé Laure Hirsig, (IN)CARNATIONS est un feuilleton qui donne la parole autrement à celles et ceux dont la voix publique s’est tue un vendredi 13. Sixième acte avec la comédienne Françoise Boillat.
Un dernier café avec Michel Piccoli
L’acteur nous a quitté le 12 mai, à l’âge de 94 ans. En guise d’hommage, des extraits inédits d’un entretien accordé à Lionel Chiuch à l’occasion de la tournée de “Minetti”, de Thomas Bernhard.
Julien TSONGAS Préda(c)teur- Le théâtre dans la peau (V)
Signé Laure Hirsig, (IN)CARNATIONS est un feuilleton qui donne la parole autrement à celles et ceux dont la voix publique s’est tue un vendredi 13. Cinquième acte avec le comédien Julien Tsongas.
Sandro De Feo Mutant mutin mutique-Le théâtre dans la peau (IV)
Signé Laure Hirsig, (IN)CARNATIONS est un feuilleton qui donne la parole autrement à celles et ceux dont la voix publique s’est tue un vendredi 13. Quatrième acte avec le comédien Sandro De Feo.
“Il reste dans la culture une sorte de mépris de classe”
Après un septennat à la tête du GIFF, Emmanuel Cuénod s’apprête à en remettre les clés. Dans un long entretien sans langue de bois, il nous parle du festival genevois et donne quelques coups de griffe à la politique culturelle suisse.
François Revaclier Le spirituel danse l’art – Le théâtre dans la peau (III)
Signé Laure Hirsig, (IN)CARNATIONS est un feuilleton qui donne la parole autrement à celles et ceux dont la voix publique s’est tue un vendredi 13. Troisième acte avec le comédien François Revaclier.
Valérie Liengme La créature – Le théâtre dans la peau (II)
Signé Laure Hirsig, (IN)CARNATIONS est un feuilleton qui donne la parole autrement à celles et ceux dont la voix publique s’est tue un vendredi 13. Deuxième acte avec la comédienne Valérie Liengme.
Joëlle Fontannaz La magnétique au magnéto – Le théâtre dans la peau (I)
Signé Laure Hirsig, (IN)CARNATIONS est un feuilleton qui donne la parole autrement à celles et ceux dont la voix publique s’est tue un vendredi 13. Premier acte avec la comédienne Joëlle Fontannaz.
Monica Budde, la voix libre
D’Andromaque de Racine au personnage de A de Sarah Kane, la comédienne Monica Budde campe des femmes qui, comme elle, ne s’en laissent pas conter. Portrait en toute liberté.
Braqueur de banques!
Alors que la saison 2 de « Quartier des banques » débarque sur les écrans, son réalisateur, Fulvio Bernasconi, nous parle de son rapport aux comédien(ne)s.
“Molière écrit pour sauver les meubles”
Aussi à l’aise chez Molière que chez Ionesco, Michel Bouquet, 94 ans, a voué sa vie aux auteurs. Il les évoque ici.
“L’avantage ici, c’est le Système D”
A la Chaux-de-Fonds, pays des merveilles mécaniques, on croise moins de lapin blanc que de drapeau noir. La comédienne Aurore Faivre brandit celui d’un théâtre qui ose et qui place l’humain au centre.
“Il faut rester punk dans l’âme” – Cherchez l’enfant avec Fréderic Polier
Acteur, metteur en scène, raconteur d’histoires et tricoteur de fictions, Frédéric Polier continue de croiser le fer pour un théâtre généreux et rebelle.
Daniel Vouillamoz: “Nous vivons l’époque du théâtre selfie”
Avec l’amour, la haine n’est jamais très loin. Acteur, auteur, metteur en scène mais aussi musicien, Daniel Vouillamoz effeuille volontiers la marguerite quand il parle de théâtre, cet « art pathétiquement inutile et pourtant essentiel ».
Gilles Tschudi: “C’est vrai, je ne connais pas de barrière”
Acteur puissant et subtil, Gilles Tschudi n’hésite pas à se mettre à nu, comme dans « Souterrainblues », mis en scène par Maya Bösch il y a près de dix ans au Grütli. Mais l’homme dévoile volontiers aussi ce qui « l’agit » et dresse ici une véritable métaphysique du jeu.
Jean-Luc Borgeat: “Le personnage, je ne sais pas ce que c’est”
Acteur, metteur en scène, écrivain, Jean-Luc Borgeat ne boude la parole que lorsqu’il se pose au bord d’un cours d’eau pour pêcher à la mouche.
Théâtre des Osses, théâtre de chair
On prend les chemins de traverse jusqu’à Givisiez pour y rencontrer Geneviève Pasquier et Nicolas Rossier. Leur nouvelle saison regarde la planète en face.
Sarah Marcuse: Tribulations avignonnaises
En 2018, la comédienne et metteure en scène genevoise Sarah Marcuse s’est frottée au Festival Off. Elle en rapporte un témoignage fort que nous reproduisons ici avec son aimable autorisation.
Carole Epiney, névrosée à temps partiel
Elle était impeccable dans « Les névroses sexuelles de nos parents ». La valaisanne Carole Epiney affronte les aléas de la vie de comédienne romande avec une belle énergie.
On ne peut pas être aimé par tout le monde
Difficile, l’exercice du casting? Pour comedien.ch, Nathalie Chéron, trente ans à chercher la perle rare, livre quelques « trucs » pour faire baisser la pression.
Il y a plus de compagnies que de films
Critique à la Tribune de Genève, Pascal Gavillet est un habitué du cinéma suisse, dont il connait bien les mécanismes. On fait le point avec lui.
Serge Martin cultive l’esprit d’équipe
Pour celui qui a créé sa propre école à Genève il y a maintenant plus de 30 ans, le théâtre reste une histoire de partage.