Prune Beuchat, comme un ouragan
FATAL(E)S/ACTE V A part l’amour et la mort, qu’est-ce qui compte vraiment? L’art – le théâtre en particulier – oscille volontiers entre les deux. Laure Hirsig a suivi Eros et Thanatos dans les loges.
Personne ne l’ignore, il est fatal le coup du sort et tout ce qui prend vie, un jour s’évanouit. Cette loi règne sous les projecteurs aussi, qui rendent le plateau à la nuit, une fois le spectacle fini. Éros et Thanatos s’y affrontent ? S’y accouplent ? La confusion règne tant leurs étreintes sont ambiguës. En forces contraires et complémentaires, les deux font la paires et quelques bras de fer, puis restent main dans la main pour mieux sceller nos destins. Vie & Mort – compagnes obstinées – vont telles deux victorieuses jumelles, tour à tour perdre puis gagner, repoussant à jamais la belle. Fin de partie ou partie fine, la mort serait la plus coquine ; celle qui manie les dés pipés de la vanité au moment du dernier lancer.
Mais, Reines et Rois de l’arène brûlent-ils sur les planches comme les suppliciés au bûcher, et peut- on d’un tas de cendres puiser une inépuisable incandescence ? Je pars dans les limbes questionner ces pyromanes du drame, qui sans cesse, apparaissent, mettent le feu, disparaissent. Pour ce IIIe acte de Fatal(e)s, Camille Giacobino plaide pour une mort… vivante.
(Photo page d’accueil: Alan Humerose)
Prune Beuchat (à g.) avec Marika Dreitstadt © Hélène Tobler
À la liste des ravageuses Katrina, Rita et Irma manque une tornade baptisée Prune, tant les particules théâtrales s’agitent dans son sillon.
Entre deux vagues de covid, nous échouons dans un bistrot plein, Vevey-plage à portée de main. Plusieurs tournées de café seront nécessaires pour canaliser les énergies en crue. Leur flux déborde quand on aborde l’intarissable sujet du plateau avec cette belle enfant de la balle. Elle a du ressort et du ressac ; les yeux pétillent, les boucles swinguent. Tout va vite, dans sa tête et dans sa bouche, tellement vite que les mots parfois se chevauchent, comme pour mieux dire que le présent est un présent, le seul cadeau à déballer ad vitam aeternam, sans jamais s’arrêter.
Un mot clignote dans mon esprit en caractères-néons géants anti-néant, alors que défilent mes souvenirs d’elle en scène : coquine shakespearienne, terroriste étincelante, infirmière psychopompe ; URGENCE ! Prune empoigne chaque moment sans temps mort, intensément, en pressant l’instant jusqu’à la sève avant de passer au suivant. Brûlante aussi est sa recherche théâtrale, qui ne poussera son dernier râle que sous la pierre tombale. Sa quête suit un mouvement perpétuel, balayant les certitudes comme les ouragans nos châteaux de sable. Par peur d’abimer la grâce de l’inédit, Prune efface pour ne pas recommencer et avance sans copier-coller.
Son envie est toujours ailleurs et dans « envie », il y a « vie ». Cet ancrage persistant la maintient à distance de la grande faucheuse qui nous chantera notre dernière berceuse. Déni d’initiée au hic et nunc pour une prédestinée aux arts incarnés.
Peau caramel, regard de miel et prénom fruité, tout dans les appâts de cette croqueuse de vie appelle à ce qu’elle coule et gicle. Autant en emporte le vent de son talent pour l’art et le vivant.
Crédit: Rémi Blasquez
Où puiser l’inspiration pour incarner la mort ?
En matière d’incarnation du morbide, le jeu des acteurs – notamment celui de Serge Maggiani – dans Le Laboureur de Bohème de Johannes von Saaz mis en scène par Christian Schiaretti, m’a beaucoup marquée. L’interprétation aérienne m’a d’autant plus impressionnée que je ne suis pas du tout ce genre d’actrice ; cela représenterait un vrai défi pour moi de travailler une couleur éthérée, opposée à ma nature plutôt terrienne.
Par contre, si je devais puiser dans une source d’inspiration proche de moi, je ne chercherais pas à m’assombrir artificiellement, mais composerais une mort rigolote et enveloppante.
En réalité, la perspective de jouer la mort me déstabilise car je n’ai pas souvent eu rendez-vous avec elle. J’ai du mal à concevoir que mon entourage – relativement épargné jusqu’à présent – puisse être frappé un jour. Pourtant je sais pertinemment qu’elle peut surgir là, maintenant. Nous devrions nous le rappeler tous les matins, comme un mantra, une hygiène de vie.
La difficulté à me la représenter est un réflexe de protection. Dans mon esprit, la mort se limite à une sensation, une odeur, une moiteur, une lumière tamisée, de l’immatériel. Alors, s’il me fallait la jouer, peut-être irais-je chercher dans la méditation, là où la conscience ne pénètre pas, dans cet endroit qui n’est ni la vie, ni le présent, ni le concret. Dans ce sens, je considère, a priori, le plateau comme l’antithèse de la mort. Au théâtre, on ne meurt pas ! Les comédiens vivent sous les yeux des spectateurs et viennent saluer après la fin de l’histoire. J’ai l’impression que mourir au cinéma est facilité par le temps différé, les coupes, le générique de fin.
Étrangement, j’ai peur de la mort mais pas de vieillir. À 89 ans, le cinéaste Alain Cavalier, qui a réalisé ses films sur pellicule, fabrique aujourd’hui de l’image avec son téléphone portable. Il se débarrasse de ses beaux livres, des objets. Sa garde-robe se limite à deux costumes. Il dit vouloir partir léger ; je trouve ça magnifique. Donner naissance a bouleversé ma perception de l’essentiel. En tant qu’actrice, je suis mon propre appui, mon corps est mis en avant, le regard des gens se porte sur moi, moi, moi. Quand je suis devenue mère, un autre être est devenu prioritaire et cela m’a fait du bien de déplacer le focus.
“Les théâtres sont un peu comme des maisons pour moi car mon père, éclairagiste puis directeur technique, me trimballait partout avec lui, dans les régies, dans les coulisses. Ce sont des endroits où je me sens à l’aise et où j’aime traîner.“
Déplacer les priorités ne vous a pas fait de l’ombre?
Non, mais j’ai toutefois fait l’erreur de retravailler trois mois après la naissance de ma fille aînée, en imaginant que ce serait « drôle » et rock’n roll. Cela a juste été violent. Je n’avais plus un seul instant de répit et me sentais en permanence tiraillée. Nourrir cette petite, l’endormir, en prendre soin, puis aller en répétition. Trouver que ce que l’on y fait est futile par rapport à cette enfant que j’avais envie de regarder grandir à chaque seconde. J’ai manqué d’air, physiquement. Jamais, je n’ai reçu la moindre remarque de la metteure en scène. Je me heurtais toute seule à la conception idéale que je m’étais forgée du métier : « On n’est pas à la poste, on dépasse les horaires et en dehors du temps de répétition, on continue à discuter ».
Ce dilemme m’a obligée à me centrer. Le temps dont je disposais au plateau étant compté, il fallait que je sois là à 100%. Alors, je me suis débarrassée des scories, des cancans inutiles et de ce qui pollue habituellement les répétitions pour aller droit au but. La maternité m’a appris ça. Jamais je n’ai autant craint la mort que lorsque j’étais enceinte de ma première fille. Je n’avais pas peur pour elle, ni pour moi, mais pour Pierre-Gilles, mon compagnon. S’il allait se baigner, je l’imaginais s’éclater la tête contre un rocher. J’ai alors compris à quoi ressemblent les crises d’angoisse ; irrationnelles mais irrépressibles. Je tremblais pour lui, terrorisée à l’idée de me retrouver seule avec mon enfant. J’ai donc, peut-être, inconsciemment “bloqué” son arrivée sur terre.
Porter la vie m’a confrontée à sa fragilité. Naissance et mort sont des passages, des expériences initiatiques. Je n’ai pas développé la même angoisse lorsque j’attendais ma deuxième fille. Quel moment mystérieux que celui de la naissance qui nous rapproche comme rarement de la connaissance de la mort. Jouer une fin pourrait être : donner la vie.
On dit que le théâtre est l’Art de l’éphémère, quels sont vos juste-avant et juste-après ?
Avant, j’aime prendre une douche. En me lavant, je me remets à zéro. L’eau me nettoie de la journée. Ensuite, je me prépare rapidement. Je n’aime pas être prête des heures à l’avance. Quand je peux, j’adore aller seule sur le plateau. C’est un moment contemplatif. Les théâtres sont un peu comme des maisons pour moi car mon père, éclairagiste puis directeur technique, me trimballait partout avec lui, dans les régies, dans les coulisses. Ce sont des endroits où je me sens à l’aise et où j’aime traîner. Quand j’ai joué à la Comédie française, je n’étais pas impressionnée par la baraque en tant que telle, mais par l’âme qui plane sur le plateau à Richelieu. Tant de gens formidables y sont passés. Il faut bien gérer ce juste-avant ; comme au tir à l’arc, il ne faut pas lâcher la flèche avant que le rideau s’ouvre. Si l’excitation monte trop vite, on risque le contrecoup. Partager le plaisir de livrer l’objet artistique au présent fait partie de mes grandes motivations à pratiquer ce métier, ne pas savoir ce qu’il va se passer aussi.
Après ? Qu’est-ce que j’attends quand je sors de scène pour rejoindre le foyer ? Je ne suis jamais contente, comme si mes attentes étaient systématiquement déçues ou insatisfaites. J’attribue cette humeur à un décalage énergétique ; je plane encore très haut alors que les spectateurs sont dans leur état normal. Ils essayent de comprendre ce qu’ils ont vu, de remettre leurs émotions à niveau. Ils n’ont pas eu la décharge que nous avons reçue sur scène. Parfois, le frottement de ces deux mondes se passe bien. Parfois, je sens que je ne suis pas très abordable. Ce n’est pas le moment où j’ai envie de parler de la pièce ou de recevoir des retours. Si quelqu’un n’a pas aimé le spectacle, cela ne me pose aucun problème par contre, on n’en parle pas. J’ai juste envie que la fête continue ; je suis souvent celle qui part en dernier.
L’espace influence l’ambiance de manière déterminante. Les foyers infâmes t’encouragent à partir en courant. De même, il n’y a rien de plus triste qu’un foyer accueillant mais vide. Considérant le théâtre comme ma deuxième maison, le foyer serait l’équivalent du salon où l’on met de la musique. Dans mes souvenirs d’enfant, les repas de Première étaient des banquets, les gens riaient et restaient tard, puis dansaient. Cela ne se fait plus… Ou alors, mon esprit d’enfant déforme la réalité passée.
L’épidémie de covid-19 exacerbe le refroidissement des rapports. Nous ne nous embrassons plus, ne nous prenons plus dans les bras. Toutefois, malgré le port du masque, la qualité d’écoute du public reste palpable. Les applaudissements, tout le monde sait que c’est une convention, une politesse devenue automatisme, mais l’écoute, elle, ne se décrète pas ; elle se gagne ou pas. Quand ils rouvriront, je me prépare à ce que les théâtres soient moins fréquentés. Nous y entrerons peut-être un par un, sur le modèle belge, comme lorsqu’on passe les portiques de sécurité des aéroports. Actuellement, les équipes artistiques et techniques développent une conscience accrue de leur chance de pouvoir jouer, car tout peut s’arrêter du jour au lendemain. Tout semblant de confort ou de routine dans nos métiers appartient à une ère révolue. Nous sommes plus que jamais fragilisés.
Le plaisir de jouer est-il fantasmatique? S’apparente-t-il à une “petite mort”?
La déflagration énergétique que provoque la scène ne se vit nulle part ailleurs. J’y suis accro. Le phénomène de dilatation du temps permet d’investir pleinement chaque instant, ce qui créé une intensité unique. On se sent en vie, très fortement. L’espace aussi se densifie. Comme on connaît ses déplacements, actions et paroles à l’avance, on n’a plus à s’en préoccuper ; on peut juste vivre. Sur le plateau, mon mental lâche et c’est libérateur. J’oublie le « je ». Je ne sais pas qui, ni ce que je suis et je m’en fous : je suis juste là. D’autres aussi sont là. Le rythme d’un spectacle se trouve dans la qualité d’échange entre comédiens. Parallèlement, le public contribue au plaisir spécifique du théâtre grâce à sa réactivité et son écoute.
Les répétitions servent à construire des garde-fous. Si ton personnage doit exploser de colère, tu vas sortir de tes gonds en sachant où cela t’emmène. La forme, décidée à plusieurs, ou uniquement par toi l’interprète, t’indique jusqu’où tu vas. Parfois, il est délicat de comprendre le retour du metteur en scène qui pointe : « On garde quand tu as fait “ça” ». Ce “ça” qu’il identifie ne coïncide pas nécessairement avec l’intention que tu y as mise. Les mots d’un autre ne t’aident pas toujours à trouver le chemin du jeu. Inconsciemment, ton mental va, malgré toi, chercher à reproduire ce qui a été pointé. Selon moi, c’est une hérésie ; je crois davantage au travail vivant. Je connais mon texte par cœur ainsi que les répliques de mes partenaires. Par contre, j’ignore comment mon ou ma partenaire va m’envoyer les mots et ce que ces mots vont produire sur moi ce soir. J’ai une sensibilité croissante, presque obsessionnelle au présent. Elle s’est déclarée avec le temps mais je ne l’ai pas apprise. J’ai appris à jouer une scène mais pas à vivre une scène. Par contre, j’ai suivi un stage-révélation avec Pico Berkowitch. Je creuse ce sillon depuis 4-5 ans et emmène cet outil exploratoire avec moi sur chaque projet ; c’est plus fort que moi.
Comment insuffler le présent et la vie sur scène ?
Les répétitions permettent d’acquérir les mouvements de la mise en scène. Une fois l’apprentissage du texte, la partition physique et la manipulation des accessoires automatisés de manière quasi pavlovienne, tu reviens à toi. Si tu te mets trop de côté, tu nies le présent. Mes partenaires m’aident à déconnecter des problèmes du quotidien. Ils me sortent de ma torpeur et m’ancrent dans ce si précieux présent. Par contre, les jours où tu manques d’écoute, tu te réfugies dans ce que tu sais faire et joues à côté du présent. Le texte aussi sauve.
Je n’ai qu’une seule expérience d’écriture de plateau, qui m’a mise face à la page blanche et au « néant de ma personne ». L’improvisation à plusieurs est un langage avec lequel je ne suis pas encore coutumière. Le contenu partait de nous et ne nous transcendait donc pas ; cela ne me semblait pas intéressant. Merci les auteurs ! J’étais très contente de revenir à du texte après cela. Quel filet magnifique. Je ne hiérarchise pas l’intérêt de l’un sur l’autre, ce sont deux approches différentes, mais l’écriture de plateau exige, à mon sens, un temps de travail long car ce qui sort en premier n’est pas toujours bon.
“Je trouve ça puissant d’aller au bout de ses idées“
Comprenez-vous que l’on veuille mourir sur scène ?
Pour de vrai ? Non. La mort est privée. J’aimerais mourir en petit comité entourée de proches. Celui ou celle qui souhaite mourir sur scène doit avoir un ego surdimensionné. Je le conçois mais cela me raconte un rapport à autocentré. Quel intérêt peut-on y trouver ? Veux-tu que l’on t’applaudisse ?
Comprenez-vous que l’on soit prêt à mourir pour ses idées ? Si oui, quel pourrait-être votre fer de lance ou votre cheval de bataille ?
Aurais-je la force de mourir pour défendre mes idées ? Que suis-je prête à sacrifier, par exemple, pour la cause environnementale qui me tient tant à cœur ? Malgré la radicalité de mon positionnement, la transition est complexe et me confronte à des problématiques triviales ; renoncer à acheter au supermarché, évidemment oui, mais il m’arrive de faire une entorse à ce principe si je suis trop pressée.
Lorsque j’ai travaillé avec Anne Bisang sur L’Embrasement, un texte de Loredana Bianconi sur les Brigades rouges, je me suis questionnée sur l’engagement. Marika Dreistadt et moi incarnions des femmes militantes, combattantes, prêtes à sacrifier leur famille, leurs amitiés, leurs amours. Elles avortaient dans la clandestinité. Certaines abandonnaient leurs enfants. Je trouve ça puissant d’aller au bout de ses idées, de s’emparer du pouvoir par conviction politique ou pour lutter contre l’oppression. Aurais-je, moi, la force d’aller me faire sauter ? à Vevey ? (rires) Devant l’empire Nestlé ? Sacrifier ma vie et offrir son corps à une noble cause, je trouve cela magnifique mais je ne suis pas sûre que j’en aurais personnellement la force.
Quel pourrait être votre fer de lance ou votre cheval de bataille?
À plus y réfléchir, je ne suis pas sûre que ce serait l’écologie… Les femmes battues, les enfants battus… ou, plus précisément, le fait que cela puisse se passer. Je pense aux victimes bien sûr, mais aussi aux personnes violentes. Au cours de l’interview donnée sur Mediapart, Adèle Haenel dit qu’il ne suffit pas d’attraper le monstre et de le mettre en prison mais qu’il faut se questionner sur l’origine du monstre. Comment en arrive-t-on à ces extrémités ? Cela m’a fait dresser les poils. L’être humain considéré mauvais va être puni mais pas soigné, jugé mais pas guéri. Pourtant, le système carcéral ne marche pas! On continue à creuser les inégalités, à réprimer sans comprendre ni déconstruire la dynamique de la haine à la source. Les djihadistes continuent à se faire exploser et à tuer des innocents. Pourquoi ?
Ah, une autre chose m’agace vraiment ! Le capitalisme ! La course au profit me met en rage. Elle alimente un rapport de pouvoir malsain et encourage la domination des uns sur les autres, pas seulement par l’argent. La logique capitaliste est fortement ancrée en nous. Moi aussi, j’ai une appétence pour le profit. Personne ne veut faire de compromis, ni altérer son confort ; c’est humain mais rageant. Des experts sont payés pour faire des lois, d’autres le sont pour les contourner, jusqu’à organiser l’évasion fiscale. Ceux qui ont le cran d’attribuer leur réussite à des agissements cyniques ont le mérite d’être francs. Grâce à l’argent, ils confisquent le pouvoir et monopolisent la visibilité médiatique en un claquement de doigt. Faut-il attendre que la portion de misérables qui crèvent la gueule ouverte augmente encore pour que s’entament des changements? Depuis les années 70, certaines voix appellent à la décélération de la consommation, pourtant nous ne cessons d’appuyer sur l’accélérateur. Comme le dit Pablo Servigne, penseur de la collapsologie, nous sommes lancés à vive allure au volant d’une voiture qui va nous envoyer contre un mur. Alors allons-y ! La covid-19 devrait nous alerter mais là non plus, on ne cherche pas à guérir ni à comprendre.