Charlotte Chabbey, l’esprit collectif

 

Comédienne née à Presinge, petit village genevois, Charlotte n’a de cesse de vouloir repousser ses propres limites artistiques et géographiques. Une âme voyageuse, aventureuse, avec une vraie soif de rencontres, de collaborations, de faire ensemble.

Propos recueillis par Sami Kali

 

© Diana Meierhans

Comment le théâtre est-il entré dans ta vie ?

J’ai un parcours particulier. La scène n’a pas été une évidence pour moi depuis le plus jeune âge. Elle est entrée petit à petit dans ma vie, notamment grâce à ma mère qui m’emmenait régulièrement voir des spectacles, des expositions, des concerts. J’ai eu la chance de faire partie de ces enfants qui ont accès à la culture.

On est au service de cet art qu’on appelle le théâtre, qui est magnifique.

Et comment ton parcours s’est-il développé ?

Je me suis d’abord frottée au monde du travail social et de la petite enfance. J’ai cherché à approfondir ce rapport à l’humain qui m’habite depuis toujours. Et puis, un jour, j’ai vécu un échec professionnel et ça m’a amené à me poser toutes sortes de questions. La graine du théâtre ayant déjà fait germer quelques envies, je me suis lancée dans la classe préprofessionnelle du conservatoire de Genève. Ça n’a pas été simple. J’étais dans un moment de ma vie où je n’avais pas forcément d’attentes et je me suis retrouvée face à des personnes qui avaient un esprit très compétitif. Cela ne me correspondait pas. Par contre, j’ai pu découvrir des textes qui m’ont fait vibrer, j’ai exploré la joie d’être sur le plateau. Cela m’a poussé à continuer mais ailleurs. J’ai ainsi fini par intégrer l’école Serge Martin.

Peux-tu me parler de ton premier spectacle professionnel ?

Mon premier spectacle professionnel a été Les aventures de Nathalie Nicole Nicole de Marion Aubert, mis en scène par Camille Giacobino au Théâtre du Grütli. S’il a pu se faire, c’est parce qu’en tant que classe nous avions l’envie de porter ce spectacle d’école plus loin. Nous y croyions toutes et tous ensemble. Et comme le hasard fait parfois bien les choses, un collectif issu de La Manufacture travaillait également sur une pièce de la même autrice et c’est ainsi que Frédéric Polier, alors directeur du Grütli, a décidé de monter un diptyque. Et c’était si beau de pouvoir sortir de l’école ensemble dans un grand théâtre comme le Grütli, avec cette volée avec qui l’on avait créé des liens forts.

Trois Ruptures, mise en scène de Nadim Ahmed

© Anouk Schneider

Et l’une des dernières créations dans ton parcours ?

L’un des derniers projets sur lequel j’ai travaillé c’est Macbeth…ou presque. C’est un spectacle issu d’une opportunité, d’un moment, et qui tout à coup a eu une vie plus grande que celle qu’on imaginait. A partir d’une carte blanche proposé par La Parfumerie à Genève, Maya Bringhen, jeune metteuse en scène également issue de Serge Martin, s’est lancé dans une idée folle : Et si Macbeth était  monté en marionnettes ? Et si une tragédie n’était pas forcément triste ?

Nous avons choisi ensemble les attributions de ces personnages loufoques, construit la dramaturgie et c’était une expérience pleine de joie, de partage. Quand on travaille avec des gens qui ont suivi la même formation, cela permet d’utiliser un langage commun dès le départ. On a les mêmes codes. C’est cinquante pour cent du travail accompli. Cela n’enlève bien sûr pas l’exigence que nous avons toutes et tous envers nous-mêmes et envers le spectacle.

J’ai toujours été un animal social. J’aime être entourée. C’est un trait qui m’est propre, en dehors même de ce métier.

On sent l’importance du collectif dans tes mots, d’où vient cet attachement au groupe ?

J’ai toujours été un animal social. J’aime être entourée. C’est un trait qui m’est propre, en dehors même de ce métier. En sortant de  l’école, j’ai fait beaucoup d’assistanat à la mise en scène et cela m’a permis de collaborer avec des artistes aguerri.e.s et d’être au centre de tout ce qui se passe dans les divers corps de métiers de la scène. J’ai beaucoup collaboré avec Frédéric Polier qui affectionne particulièrement les grands ensembles choraux. Cela me parle énormément et je suis convaincue que l’on se nourrit beaucoup les un.e.s les autres, même dans les moments de tension. Et j’ai compris que plus une équipe est soudée, plus on peut en demander aux gens ;  aller loin dans le travail tout en étant dans la « bonne » exigence.

Qu’est-ce c’est pour toi la « bonne » exigence ?

En sortant de l’école, nous avons monté un collectif qui s’appelle la Compagnie dans l’Escalier et aujourd’hui, avec le recul, je me rends compte que les jeunes compagnies sont souvent dans une certaine insécurité. Elles pensent qu’il faut toujours produire, se vendre à tout prix quitte à s’oublier. Le risque est d’omettre le côté humain, ses imprévus et fragilités qui en font la beauté. Donc il peut y avoir une mauvaise exigence envers soi-même, en ne se respectant pas. Mais cela peut aussi être envers autrui. Sous prétexte de métier-passion, il y a parfois des dérives. Ce n’est pas parce que « The show must go on », et en général je défends absolument ce principe, qu’on peut tout se permettre. Mettre en avant les réussites personnelles de tel ou telle artiste dans un spectacle, cela ne m’intéresse pas. Avec l’expérience, j’ai appris qu’en étant bien entouré.e, en accueillant chaque personne comme elle est quand elle arrive en répétition, en travaillant intensément sur moins d’heures plutôt qu’étirer les journées de travail, on arrive à des créations beaucoup plus belles. La confiance c’est essentiel selon moi.

Macbeth ou Presque, mis en scène par Maya Bringhen

© Christophe Delesques

Direction Critorium mis en scène de Laure Hirsig
© David Kretonic

Les rencontres nous construisent et nous permettent, en tant qu’artistes, d’être des passeurs de sens, d’émotions.

Si ton parcours était un voyage, comment le décrirais-tu ?

Avec des embûches, des retards de train, des trous, mais avec plein d’escales et de belles rencontres. Et quand cela se produit, comme avec la Compagnie La Ruche, compagnie genevoise que j’affectionne, je décide de poser mes valises un instant. Et lorsque je change de projet, je laisse une partie de mes bagages derrière moi et j’emporte une expérience. Tout est formateur. Tout apporte quelque chose. Les rencontres nous construisent et nous permettent, en tant qu’artistes, d’être des passeurs de sens, d’émotions. Nous transcendons notre vécu sur scène et nous connectons avec ces gens qui ont payé une place pour nous voir et sans qui nous ne serions pas grand-chose.

Vers quel horizon te diriges-tu à présent ?

J’ai un joli début d’année 2024 puisque je pars en tournée avec le Théâtre du Héron dans une mise en scène du Malade Imaginaire de Molière par Gaspard Legendre. Une aventure intense où je vais retrouver l’esprit de troupe, la vie en communauté et je m’en réjouis. Etre avec les mêmes personnes pendant plusieurs semaines, voire mois, partager le même quotidien, c’est une expérience unique. Puis en fin de printemps aura lieu à Presinge la troisième édition du festival Théâtre en Campagne dont je suis la coordinatrice et co-programmatrice avec Carole Schafroth. Et après ça,  je n’ai pas envie de faire de plan, d’avoir un objectif figé, ce serait réduire le champ des possibles. Je souhaite simplement être épanouie.

© David Kretonic

Propos recueillis par Sami Kali

Comédien suisso-tunisien formé au Giles Foreman Centre For Acting à Londres, Sami Kali se consacre également au métier de metteur en scène et réalisateur. Côté écriture, les scénarios de films de fiction constituent le corps de son travail

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